Les descentes menées depuis le début de l'année par les brigades de l'inspection du Travail dans 546 entreprises et chantiers éparpillés à travers le territoire de la wilaya ont révélé qu'une grande partie des sociétés privées ne respectaient pas la réglementation en matière de recrutement et de travail. Les inspecteurs ont épinglé 162 sociétés privées «hors la loi» pour différentes infractions notamment, la non-déclaration à la sécurité sociale. Près de la moitié des patrons privés, (42% pour être plus précis) ne respectent pas la réglementation en matière de travail. Parmi les autres infractions révélées par les enquêteurs est que 63% des déclarations de salaire à la Caisse nationale d'assurance sociale (CNAS) étaient fausses. Une enquête nationale menée par l'Office national des statistiques avait révélé, que 4,5 millions de travailleurs en Algérie ne bénéficient d'aucune couverture sociale, soit 53,1% de la population occupée. Un travailleur sur deux n'est pas affilié à la CNAS et, par ricochet, ne jouit pas de tous ses droits consacrés par la législation du travail. Le phénomène touche tous les secteurs d'activité : agriculture, bâtiment et travaux publics (BTP), industries, secteur des services et… même les professions dites libérales. Alors qu'il était de 49,1% en 2005, le taux de la population occupée non déclarée à la sécurité sociale ne cesse de progresser ces dernières années. La question suscite moult interrogations et mérite un intérêt particulier. Que fait l'Inspection générale du travail (IGT) qui est chargée de veiller à l'application de la législation régissant ce domaine ? Pourquoi les employeurs évitent de déclarer leurs employés à la sécurité en transgressant l'une des mesures imposées par le code du travail ? L'existence du phénomène est reconnue par les responsables du ministère du Travail et de la Sécurité sociale. Les charges qui pèsent sur les patrons, les fait recourir à ce genre de pratiques afin de diminuer leurs dépenses. La nouvelle tendance de l'économie nationale a son influence sur la question. La nette progression des entreprises à caractère familial, le travail à domicile et la généralisation des contrats à durée déterminée (CDD) favorisent le phénomène. Il est à rappeler que le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale s'est engagé au début de l'année à enrayer le travail en noir par l'adoption de lois et l'introduction de réformes dans le secteur, notamment dans les services de l'inspection du Travail. Le travail au noir représente un réel danger pour les équilibres financiers de la CNAS en raison du non versement des cotisations.