La densification du tissu industriel et la prolifération des services et autres chantiers de construction dans la wilaya de Skikda ne sont certainement pas sans incidence sur les conditions et autres modalités de l'emploi. L'état actuel exige, selon le responsable de l'inspection du travail, une présence et une vigilance des organismes et institutions chargées de veiller au respect des conditions de travail. Lors d'un entretien, le responsable de l'inspection de travail de la wilaya de Skikda dira à ce propos : « D'abord il faut reconnaître que depuis la création de la commission interministérielle, en mars 2005, on a relevé, à travers les inspections des brigades mixtes, une nette régression du travail des enfants qui est passé de 53 % à 27 % au niveau national. Cette chute est appelée à davantage se poursuivre d'autant plus qu'un inspecteur est désormais désigné pour s'occuper uniquement de ce volet à l'effet d'une meilleure efficacité ». Au sujet de la réalité au niveau local, il expliquera : « Globalement, le travail des enfants se limite aux tâches familiales et des fois à celles autonomes. Ces vendeurs à la sauvette et les autres enfants qui tiennent le magasin familial ou participent aux cueillettes ne peuvent faire partie du dispositif relevant de nos prérogatives légales. On se doit cependant de combattre ce phénomène par des actions de sensibilisation, et à cet effet, une amorce a déjà été enclenchée par la tenue de journées de sensibilisation dans les centres de vacances ». Revenant par la suite au volet répressif, notre interlocuteur énumèrera les différentes actions menées depuis le début de l'année : « Nous avons mené 576 visites d'inspection relatives à 310 entreprises tous secteurs confondus qui emploient 3 589 travailleurs. Nous avons relevé plusieurs infractions et dressé 215 PV. A titre d'exemple, on a comptabilisé, à travers ces actions, 468 travailleurs non déclarés, dont la grande majorité, 60%, concerne le secteur des services ». Il précisera, par ailleurs, que plus de 30 % des travailleurs non déclarés sont des femmes. Celles-ci ont tendance, selon notre interlocuteur, à représenter une main-d'œuvre assez disponible dans le travail au noir, surtout dans le secteur des services.