Les maladies infectieuses semblent de retour à Oran. Des centaines de cas de méningite, de typhoïde et de tuberculose sont signalés un peu partout à travers la wilaya. Cette recrudescence des cas de maladies infectieuses est due, selon les spécialistes, à une grave dégradation des conditions d'hygiène. Les autorités locales s'agitent d'ailleurs ces derniers mois dans tous les sens pour trouver des solutions au problème épineux de la collecte des ordures ménagères. Le nouveau bilan communiqué par les services sanitaires révèle que 380 cas de méningite ont été recensés dans notre wilaya depuis le début de l'année en cours. La majorité des cas (200) concerne des enfants. Les services sanitaires ont aussi constaté une progression des cas de méningite bactérienne (85), des pathologies graves qui nécessitent une prise en charge en urgence. La méningite d'origine bactérienne peut évoluer rapidement et provoquer la mort des malades atteints, si elle n'est pas diagnostiquée et soignée à temps. La bactérie se trouve généralement dans l'eau et peut contaminer les végétaux et certains aliments : les viandes crues, les fromages à pâte molle et les fromages au lait cru, les fruits et les charcuteries. Avec le changement de climat, de nombreux parents confondent les symptômes de la méningite avec ceux d'une simple grippe saisonnière et entament l'automédication, l'enfant n'étant pris en charge que tardivement. Un nouveau vaccin avait été récemment introduit dans le calendrier national de vaccination contre le «Haemophilus Influenzae B (HIB)», une germe responsable de cas de méningite et de pneumonies qui sont souvent fatales pour les malades atteints. Un quart des méningites bactériennes purulentes recensées à travers le pays sont provoquées par ce germe. Le nouveau vaccin est destiné aux femmes enceintes et aux nouveau-nés. Le vaccin anti-méningocoque reste toutefois très peu utilisé, insuffisamment pour assurer une couverture vaccinale capable d'assurer une immunité de la population. Les méningites peuvent être d'origine virale (les plus fréquentes) ou bactérienne (les plus graves). Dans ce dernier cas, on distingue plusieurs germes, dont les méningocoques. Il en existe différentes souches, dont les méningocoques B, responsables des 2/3 des méningites, mais relativement bénins, et les méningocoques C, minoritaires, mais qui provoquent des formes plus graves d'infections. La méningite C se traduit par l'infection du liquide qui enveloppe le cerveau et la moelle épinière, appelées les méninges. Elle entraîne des séquelles auditives dans 20 % des cas. Encore plus sévère, le purpura fulminans est une forme parfois mortelle de septicémie, une infection généralisée du sang dans laquelle le méningocoque se dissémine dans l'ensemble de l'organisme. Oran est classée depuis 1996 comme «zone de forte endémie de méningite». L'absence d'entretien du réseau des eaux usées et la prolifération des décharges sauvages, faute de ramassage des ordures ménagères, favorisant la prolifération des rats, vecteur de cette maladie, sont fortement dénoncées par les spécialistes. L'année dernière, 386 cas de méningites avaient été recensés par les services sanitaires dont 278 cas concernaient des enfants.