R.N. La production d'abricot atteindra, dans la wilaya de Batna, au titre de l'actuelle saison agricole, quelque 28.300 tonnes, selon les prévisions des services agricoles qui misent sur l'exportation de ce fruit après une «modeste expérience en 2008». Lancée dans des conditions «idéales» dans les communes du Sud-ouest de la wilaya, les plus «prolifiques» en la matière, la campagne de cueillette de ce fruit devrait permettre la récolte, dans cette région de la wilaya des Aurès, de 21.285 tonnes, dont 10.500 tonnes à Ouled Si Slimane, 7.500 à N'Gaous et 3.285 à Ras El Ayoun, a affirmé le directeur des services agricoles (DSA). La production d'abricots sera complétée dans les autres zones de production où la récolte est relativement tardive, à l'exemple de Menaâ, Maâfa et Aïn Touta, a précisé Mohamed Lamine Grabsi. Si la contrainte de la commercialisation n'est pas soulevée, cette année, par les producteurs, ces derniers se montrent de plus en plus intéressés par les perspectives d'exportation de ce fruit. Selon Belkacem Regaâ, président de l'association agricole «Amel» de Sefiane qui regroupe pas moins de 1.300 agriculteurs, de nombreux opérateurs de nationalités française, suisse, italienne et tchèque sont en contact avec des producteurs locaux pour l'éventuel achat de leurs récoltes. L'entrave majeure rencontrée par les cultivateurs est surtout liée à l'absence de structures de conditionnement du fruit dont la culture biologique ne fait pas appel aux produits chimiques, particulièrement à N'Gaous et à Sefiane, dont la production a eu déjà à être «appréciée» par des opérateurs étrangers, selon M. Regaâ. Lever les entraves à l'export Le président de l'Assemblée populaire communale (APC) de N'Gaous, Abderrezak Rehal, a estimé, de son côté, que l'organisation du marché de l'abricot constitue un «préalable déterminant» pour le développement de la filière dans la perspective de l'exportation, au même titre, selon lui, que le regroupement des producteurs d'abricots au sein d'une association professionnelle qui prendrait en main la structuration de cette activité. Les cultivateurs d'abricot déplorent également le «nombre limité» d'unités de transformation de ce fruit dont les récoltes progressent d'une année à l'autre, au moment où 12% seulement de la récolte sont transformés. Pour accroître cette proportion, les services agricoles ont proposé la création de nouvelles unités dans le cadre des contrats de performance conclus dernièrement avec le ministère de tutelle. Avec deux unités à N'Gaous et Menaâ, l'entreprise «N'Gaous Conserves» est la seule qui existe dans la région. Selon son gestionnaire, M. Latib, l'entreprise a la capacité de traiter 20 tonnes par heure, soit quelque 280 tonnes par jour. La courte durée de la présence sur le marché de ce fruit, variant entre 25 et 35 jours, a conduit cette entreprise à investir dans la production de la pulpe d'abricot avec une capacité annuelle de 6.000 tonnes. ************* La 39e fête de l'abricot *********** Par ailleurs, la 39ème édition de la fête annuelle de l'abricot s'est ouverte samedi, à N'Gaous (Batna), en présence d'un grand nombre d'opérateurs nationaux et étrangers et dans une ambiance festive marquée par des salves de baroud et les exhibitions de fantasia. Une riche exposition met en valeur, à cette occasion, au centre culturel de la ville, les diverses variétés de ce fruit. Les exposants affirment «travailler pour dépasser la barre des 40 tonnes exportées l'année dernière vers certains pays européens» surtout, soulignent-ils, que la fête de cette année est marquée par la présence «en force» d'opérateurs espagnols, français, italiens et tchèques, tous «vivement» intéressés par l'achat de la récolte. Les producteurs d'abricots souhaitent «plus de soutien» en direction du «développement de l'irrigation des vergers», notamment ceux de la daïra de N'Gaous où la production «tend, faute d'eau, vers la baisse», contrairement aux localités voisines de Ouled Si Slimane et de Ras Layoun. Ils appellent, dans ce contexte, à «hâter la concrétisation du projet du barrage de Tabaggart dont l'étude est fin prête depuis six ans». Selon le président de l'Assemblée populaire communale de N'Gaous, la réalisation de ce projet, situé entre N'Gaous et Ouled Si Slimane, permettra la mobilisation des eaux nécessaires pour l'irrigation des vergers des diverses communes de la région, y compris celles relevant de la daïra de Barika. Des concerts, des expositions d'habillement traditionnel, des concours et une quinzaine économique figurent au programme de cette fête dont les activités se poursuivront jusqu'au 5 juillet prochain.