Des cadres des forces de sécurité algériennes en charge de la lutte antiterroriste vont bénéficier prochainement d'une formation à Londres pour une "meilleure efficacité" en matière de lutte contre ce phénomène. C'est du moins ce qu'a indiqué M. Alistair Burt le ministre britannique chargé du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, a l'occasion de la visite qu'il effectue en ce moment même en Algérie. Depuis qu'il est à Alger, M.Burt a eu plusieurs entretiens avec les responsables algériens, axés principalement sur les relations bilatérales et les questions régionales. Le ministre a affirmé à cette occasion que les deux parties s'étaient mises d'accord pour « travailler conjointement sur des priorités communes, notamment la nécessité d'œuvrer ensemble pour faire face aux menaces du terrorisme dans la région ». M.Burt a d'ailleurs rencontré notamment M. Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, et M. Abdelkader Messahel, ministre Délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, mais pas seulement. Le diplomate britannique s'est également entretenu avec M. Rezzag Bara, conseiller à la Présidence de la République de la situation sécuritaire dans la région du Sahel. Au sujet de l'éventualité d'une intervention étrangère dans la région du Sahel, qui irrite les pays de la région, le ministre britannique a eu le mérite d'être clair: la lutte antiterroriste est une question "qui doit être, d'abord, réglée par les pays de la région eux-mêmes", car leurs populations "sont les premières à être ciblées par les terroristes". "Les pays occidentaux, quant à eux, ne peuvent intervenir qu'en dernier ressort et à la demande des Etats concernés", a-t-il estimé, ajoutant qu'"avec le regain de l'activité terroriste au Sahel, les pays de la région sont appelés à fournir plus d'efforts pour contrecarrer ce phénomène", a-t-il argué. Quant aux paiements des rançons, qu'Alger n'a cessé de dénoncer depuis le début, le ministre a indiqué qu'une rencontre algéro-britannique sera tenue prochainement à Londres pour discuter de la question, et procéder à un échange d'informations et de renseignements dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Enfin, le responsable a évoqué le tragique conflit du Sahara occidental, qui ne laisse personne indifférent. Selon ses propos, son pays suit la situation « avec beaucoup d'intérêt », surtout avec les derniers développements de la situation. Pour rappel une attaque menée lundi dernier par les forces d'occupation marocaines contre le camp de Gdeim Izik, près d'El Ayoun, a fait, selon un bilan provisoire, 19 morts, 723 blessés et 159 disparus. "Nous envisagions d'envoyer une mission de surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental. Les événements qui se sont déroulés ces derniers jours nous incitent à le faire immédiatement", a révélé le ministre britannique.