L'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) a décalé au 17 mars 2011 l'ouverture des offres du 3ème appel d'offre d'exploration des hydrocarbures au lieu du 3 mars initialement prévu. «La remise et l'ouverture des offres du 3ème appel à la Concurrence national et international pour les opportunités de recherche et d'exploration des hydrocarbures sont décalées au 17 mars », indique Alnaft sur le site du ministère de l'Energie et des Mines. La signature des contrats de recherche et d'exploitation des périmètres qui seront attribués lors de cet appel d'offre a été reportée quant à elle au 30 septembre 2011, ajoute la même source. Contacté par l'APS, le Président du comité de direction d'Alnaft, M. Sid Ali Betata, a tenté de justifier cet ajournement de la cérémonie d'ouverture des plis en affirmant qu'il s'agissait d'un décalage de la date d'ouverture des offres, induit par l'étalement des sessions des « data Room », et non pas d'un report. Pour lui, la prolongation de ces sessions jusqu'au 26 décembre 2010 a été rendue nécessaire par « le besoin de faire participer de nouvelles entreprises étrangères, qui ont demandé à prendre part à cet appel d'offres ». Cela a permis à de nouvelles compagnies de prendre part à la concurrence. Il s'agit notamment de l'indonésienne « Petramina » et de l'omanaise « Petrogaz », selon le PDG d'Alnaft. Cette dernière a également revu le statut de certaines compagnies soumissionnaires à l'instar de l'Emiratie « Danagas », qui a été acceptée comme opérateur-investisseur, alors qu'elle a été retenue lors de la manifestation d'intérêt comme investisseur. Cette manière de faire de l'agence nationale pose plus de questions qu'elle n'en résout en raison de la légèreté avec laquelle est géré un avis d'appel d'offre international. Certes, les explications fournies par son premier responsable peuvent paraître logique, mais le traitement réservé à un tel dossier ouvre la voie à toutes les spéculations. Est-ce l'échec des deux premiers appels d'offre d'exploration des hydrocarbures qui ont poussé les autorités à se montrer moins sévères dans les délais de dépôt des soumissions ? Ou s'agit-il d'« arrangement » en vue de permettre à « certains » opérateurs étrangers qui ne s'étaient pas pris à temps de prendre part à la sélection ? Alnaft a, d'ailleurs, reconnu avoir répondu « positivement » à la doléance de certaines entreprises, qui l'ont sollicitée pour prolonger les data room afin de pouvoir prendre part à toutes les présentations sur les périmètres proposés à la recherche et à l'exploration. « Notre intérêt est de voir plus de compagnies soumissionner et participer à ce troisième appel d'offres », a précisé M. Betata. L'organisme étatique tend donc à faciliter le plus possible la tâche aux compagnies étrangères afin d'éviter un nouvel échec dans la distribution des périmètres d'exploration. En outre, la politique énergétique tracée par le gouvernement accorde une importance capitale à l'investissement dans l'exploration des hydrocarbures dans le pays et les difficultés qu'a connues le secteur ces dernières années, à cause de la crise financière poussent Alnaft à se montrer indulgente à l'égard des soumissionnaires. Seulement 7 périmètres des 26 proposés à l'adjudication avaient été attribués au titre des deux premiers appels d'offres. Mais le report décidé pour aider certains opérateurs ne risquent-ils pas, en parallèle, de léser d'autres compagnies qui attendaient l'ouverture des plis avec impatience ?