Pour juguler, un tant soit peu, la crise de la mal vie qui secoue le pays, un conseil interministériel se tiendra aujourd'hui pour examiner les moyens d'enrayer la forte hausse de prix de certains produits de large consommation enregistrée ces derniers jours. A annoncé jeudi, le ministre du Commerce, M. Mustapha Benbada. L'ordre du jour de ce conseil semble quelque peu décalé par rapport à la situation. Selon le ministre du Commerce, cette réunion se penchera sur les textes d'application des lois relatives à la concurrence et aux pratiques commerciales et notamment l'aspect relatif à la définition des marges bénéficiaires des produits de large consommation. M. Benbada, qui semble très confiant, a affirmé que ses services «commencent à maîtriser la crise», et «sa résolution sera visible dès la semaine prochaine». A l'origine de la déstabilisation du marché, il y a les nouvelles mesures prises par les pouvoirs publics. A savoir l'obligation faite aux détaillants de fournir aux grossistes et aux transformateurs des documents sur leurs activités. Particulièrement le registre de commerce, l'achat par facture, et leurs bilans comptables. Ainsi que l'utilisation du chèque pour les paiements de marchandises. C'est du moins ce que le ministre du Commerce a déclaré jeudi dernier. M Benbada a appelé les producteurs et importateurs d'huile et de sucre «à annuler» toutes ces conditions. Il a expliqué que ce problème est dû à la hausse mondiale des prix mais aussi aux nouvelles conditions d'approvisionnement en produits de large consommation imposées aux grossistes et détaillants. Jeudi, le ministre du commerce a installé un groupe de travail mixte regroupant les responsables de son département et des représentants des producteurs et transformateurs des produits de large consommation. « Il s'agit de permettre à ces opérateurs de contribuer à la mise en œuvre de ces textes »a indiqué M. Benbada. Cette proclamation ne semble pas en harmonie avec la déclaration d'un très important opérateur dans le secteur de l'agroalimentaire qui soulignait hier que la réduction, voire l'annulation, des taxes et autres impôts notamment sur le sucre et l'huile, peuvent désamorcer la protestation populaire. La détaxation proposée par cet opérateur est par ailleurs justifiée par la FAO qui souligne que l'indice des prix de 55 produits alimentaires de base a augmenté en décembre pour le sixième mois consécutif. Le sucre, les céréales et les oléagineux sont particulièrement touchés par la hausse mondiale des prix.