A l'issue de sa réunion extraordinaire de ce samedi soir, le gouvernement a annoncé des mesures exceptionnelles pour faire baisser les prix du sucre et de l'huile dont la flambée est supposée avoir provoqué les émeutes. A l'issue de sa réunion extraordinaire de ce samedi soir, le gouvernement a annoncé des mesures exceptionnelles pour faire baisser les prix du sucre et de l'huile dont la flambée est supposée avoir provoqué les émeutes. Ipso facto, les ministres, sous la houlette d'Ahmed Ouyahia ont décidé l'exonération - à titre temporaire - de «41% des charges» imposées aux importateurs, producteurs et distributeurs d'huile et de sucre. Entre l'effet d'annonce et l'impact réel de ces mesures sur la réduction ou le maintien des prix, le flou persiste ! Dans le communiqué publié au terme de cette réunion interministérielle, le gouvernement indique qu'il «attend des producteurs et des distributeurs d'en répercuter en urgence les effets sur les prix de vente aux consommateurs». Le même communiqué précise que ces mesures, applicables rétroactivement depuis le 1er janvier jusqu'au 31 août 2011, sont arrêtées pour «faire face à la hausse subite des prix de certains produits alimentaires de base». Le gouvernement a également annoncé la tenue d'une réunion urgente «dans les prochaines heures» entre le ministre du Commerce Mustapha Benbada et les opérateurs concernés. Le communiqué ajoute en outre que «nul ne peut mettre en doute la volonté résolue de l'Etat, sous la direction de M. président de la République, d'intervenir chaque fois que nécessaire pour préserver le pouvoir d'achat des citoyens, face à toute hausse de prix découlant des fluctuations sur le marché international ou des coûts de revient localement». A quoi servent exactement ces mesures ?! Des observateurs ont critiqué ces mesures du gouvernement, l'accusant d'user d'écrans de fumée, au lieu de mettre une stratégie raisonnée et raisonnable afin de réduire véritablement les prix des produits alimentaires. Primo : l'annone de suspension de la TVA, qui est instaurée du 1er janvier 2011 au 31 août 2011, sur le sucre roux et les matières premières entrant dans la production de l'huile de table, profite plus aux importateurs qu'aux consommateurs. En effet, l'annulation des 17 % de la TVA touche les matières premières importées (sucre roux et huile) qui entrent dans la production de sucre et d'huile comme produits finis. Elle se situe en amont et est donc récupérable par le producteur. Selon le bon sens le plus simple et le plus sommaire, le gouvernement d'Ouyahia aurait dû promulguer la suspension de la TVA sur le produit fini vendu au consommateur. Secundo : dans la foulée de ces mesures, allégeant les charges aux protagonistes de l'huile et du sucre, le gouvernement a également annoncé la suspension de l'IBS qui sera maintenue durant les huit mois de 2011, l'IBS sur l'activité de production, de traitement et de distribution des huiles alimentaires et du sucre. Cette imposition qui s'élève à 19 % pour la production et à 25 % pour la distribution sur les bénéfices des sociétés, comme l'indique son appellation, ne concerne nullement le coût des produits : le sucre et l'huile et ne peut être répercutée par les producteurs sur le produit fini, explique-t-on. En fait, excepté la suspension des droits de douanes sur l'importation du sucre roux et des matières de base entrant dans la fabrication des huiles alimentaires, qui s'élève à 5 %, les allègements annoncés par le communiqué du gouvernement n'ont pas un impact important et direct sur les prix de ces produits.