Les services techniques de la commune d'Oran viennent de révéler que le dernier recensement des immeubles menaçant ruine, classés dans la catégorie rouge, a permis de dénombrer 153 bâtisses vétustes à travers les quartiers populaires de la ville et en particulier à haï En Nasr (ex Derb). Ces 153 immeubles évacués de leurs occupants, en 2007, ont été squattés par des centaines d'autres personnes qui espèrent bénéficier d'une opération de relogement. L'opération de démolition de ces immeubles évacués, programmée par les services de la commune d'Oran avait traîné, dit-on, en raison du manque de moyens matériels et financiers pour mener les travaux de démolition. La commune a besoin de pas moins de cinq (5) milliards de centimes pour démolir les immeubles évacués, signale une source bien informée à la commune. L'exécutif communal avait inscrit, en 2010, une vaste opération pour raser tous les immeubles évacués. Une fiche technique avait été adressée à la wilaya pour l'inscription de cette opération de démolition dans les plus brefs délais. Une centaine d'immeubles sont concernés par la démolition. Les services techniques de la commune ont classé les immeubles évacués en deux catégories : la première concerne les immeubles dans un état de dégradation avancée qui seront complètement rasés, alors que la seconde catégorie concerne les immeubles dont les façades représentent un cachet architectural historique. Ces immeubles seront préservés et devront bénéficier de travaux de restauration. Les immeubles évacués appartenant à l'Office de la promotion et de la gestion immobilière (OPGI) ne sont pas concernés par cette opération de démolition, précise-t-on. Une fois l'opération de démolition achevée, la propriété des assiettes des immeubles éradiquées sera transférée aux services des Domaines. Ces assiettes foncières récupérées devront abriter des projets d'utilité publique (parking, écoles, crèches…). L'opération d'éradication du vieux quartier d'Ed Derb, initiée par le wali d'Oran dans le cadre de la «modernisation» de la ville, ne concernera en fait que les immeubles menaçant la vie des citoyens. Le maire d'Oran a annoncé récemment que «ce n'est pas tout le quartier qui est concerné par la démolition mais seulement les immeubles en haut de la rue Daho Kadda et qui présentent un danger imminent pour leurs occupants au nombre de 500. D'autant qu'ils n'ont aucune valeur historique ou un cachet architectural qu'il faut préserver ». Le maire a aussi révélé que des mesures seront prises contre les squatters des immeubles évacués. Les anciens occupants de ces immeubles, au nombre de 3.000 familles, ont été relogés en 2007. Il est à rappeler que les services de la protection civile ont recensé durant l'année 2010 plus de 200 effondrements partiels dans les vieux quartiers de la ville. Les mêmes services ont aussi décompté 145 menaces de ruine signalées dans des vieux immeubles construits durant la période coloniale.