Ils seraient 3.175 consommateurs réguliers de drogues qui sont âgés de 12 à 15 ans, alors que la tranche des 20-39 ans est la plus expérimentée et la plus nombreuse et qui consomme aussi tous les genres de drogues, allant des dures aux «douces», selon une récente enquête dont les résultats ont été publiés hier par le CENEAP. Selon la même enquête, l'Algérie se situerait à un niveau de consommation inférieur à celui de tous les autres pays arabes. Cette situation «ne réduit en rien l'importance de la consommation du cannabis et des risques relatifs à la drogue en Algérie», commentent les enquêteurs. Ils sont au moins 180.000 habitués, âgés entre 20 et 39 ans, sur un total supérieur à 300.000 consommateurs de drogues en Algérie, a révélé hier le directeur des études du centre national d'études et analyses pour la population, et le développement (CENEAP). «Parmi les 302.967 consommateurs de drogues recensés en Algérie et âgés de 12 ans et plus, 180.679 ont entre 20 et 39 ans», a indiqué le même directeur, Hocine Tahar. L'enquête a montré aussi que 94.438 consommateurs de drogues sont âgés de 40 ans et plus, alors que 24.675 autres sont âgés entre 16 et 19 ans et que 3.175 sont âgés de 12 à 15 ans. Elle a révélé que 2,15 % de la population enquêtée a expérimenté une ou plusieurs substances psychoactives dans la vie et que les hommes (3,50%) en ont plus expérimenté que les femmes (0,96%). La tranche d'âge les ayant expérimentées le plus est respectivement celle des 20-39 ans (2,72%) suivie des 40 ans et plus (2,15 %) puis des 16-19 ans (1,38%) et enfin les 12-15 ans (0,38%), selon les données livrées par cette l'enquête. L'enquête a permis de relever une proportion de 15,04% des enquêtés ayant déclaré avoir connu des personnes qui s'adonnent à la drogue dans la rue, contre 2,40% dans les milieux universitaires ou scolaires, alors que 1,05% ont déclaré avoir vu des personnes se droguer au travail. Selon les grandes régions géographiques, c'est le grand Sud, en dépit de faible densité de population, qui enregistre la plus grande prévalence de consommation de drogue et de substances psychoactives. L'Oranie parmi les zones les plus affectées par la drogue La région qui arrive au second rang est l'Ouest, suivie de l'Est, alors que la région Centre est celle où l'on recense le moins de consommateurs de drogues, selon les mêmes conclusions. L'enquête a révélé une proportion de 53,29% des chefs de famille qui optent plus pour le dialogue avec leurs enfants drogués, 10,18% pensent consulter un spécialiste et 7,85% seulement optent pour l'hôpital. S'agissant du comportement vis-à-vis des toxicomanes et drogués, 56,82% des enquêtés proposent les soins appropriés comme attitude à adopter, 22,58% proposent d'aider cette catégorie de personnes et 14,40 % seulement ont recommandé la sanction ou la prison. La segmentation des déclarations selon les groupes d'âge a donné les résultats qui favorisent l'assistance et les soins plutôt que la répression, et ce, quel que soit l'âge du répondant. Evoquant les sources d'information privilégiées, l'enquête a démontré que la télévision constituait la source principale qui permet de s'informer sur la drogue pour 35,20% des enquêtés contre 19,83% qui ont cité le médecin, et 6,79% le travailleur social. Les autres sources proposées sont, dans l'ordre, réparties entre l'Internet, la police, la radio, l'école, l'université, la presse, la famille, la mosquée, les amis et les voisins. L'enquête épidémiologique nationale et globale sur la prévalence de la drogue a été réalisée par le CENEAP à la demande de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT) durant la période fin 2009-début 2010, sur un échantillon de 9.240 ménages répartis sur 46 wilayas. Benachour Med