C'est l'objectif que s'est assigné l'Office national de lutte contre la drogue en chargeant le Ceneap de mener une étude sur ce phénomène parmi les jeunes. Le danger de la drogue prend des proportions préoccupantes en Algérie parce qu'il cible de façon directe nos jeunes. Il faut souligner que l'Algérie à travers l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Onldt) s'est attelée à élaborer des politiques et des stratégies nationales de lutte contre ce phénomène. Et justement pour améliorer les dispositifs engagés dans ce sens, une enquête épidémiologique nationale et globale sur la prévalence de la drogue en Algérie est en cours d'élaboration. Elle est initiée par le Centre national d'études et d'analyses pour la population et le développement (Ceneap) pour le compte de l'Onldt. Les résultats de cette étude serviront de base afin d'avoir un aperçu assez précis sur la situation prévalant actuellement sur ce fléau qui s'enracine dans la société algérienne pour pouvoir l'endiguer. L'étude s'inscrit, selon le Ceneap, dans le cadre du renforcement des capacités de lutte contre la drogue et la toxicomanie, à travers une meilleure connaissance de ce phénomène et son degré de propagation parmi la population de différents âges et catégories. A cet effet, il s'agira, explique la même source, de mener une enquête au niveau de la population générale, au moyen d'une méthodologie appropriée à la sensibilité du sujet. Cette étude doit permettre, ajoute le Ceneap, à l'Office d'apporter des changements de politique, de stratégie ou de programme pour améliorer leur performance sur le terrain, de mesurer la prévalence de l'usage de la drogue parmi la population de 12 ans et plus et ce par rapport à différentes catégories d'âge, de présenter tous les éléments qui concourent à identifier les facteurs de risques tant psychologiques que sociologiques, et enfin d'évaluer cette prévalence à la drogue au niveau des ménages à travers un l'échantillon de 9162 ménages. L'Algérie n'est aujourd'hui plus à l'abri de ce fléau. Pis, elle risque de se transformer de pays de transit en pays de consommation. Les chiffres établis dans ce sens par les différentes institutions concernées renseignent bien sur le danger qui menace aujourd'hui les nouvelles générations. 59,83% des individus impliqués dans des affaires de trafic de drogue en Algérie sont âgés de moins de 35 ans. La quantité de stupéfiants saisie durant le premier semestre de l'année en cours avoisine celle enregistrée tout au long de l'exercice de l'année 2007. Selon les statistiques de la Gendarmerie nationale, plus de 42.380.135 kg de résine de cannabis ont été récupérés durant le premier semestre de cette année. Cela représente une hausse de plus de 32.000 kg, soit 318%, par rapport à la quantité récupérée à la même période de l'année précédente. La quantité de psychotropes récupérée (plus de 18.720 comprimés) a évolué de 580% alors qu'au premier semestre de l'exercice précédent, seulement 2974 comprimés ont été retrouvés. «A ce rythme, nous allons droit à une catastrophe», avait averti Abdelmalek Sayah, directeur de l'Office. La voie terrestre leur étant quasiment fermée, les malfrats se sont rabattus maintenant sur l'écoulement via la mer. Durant cette année, pas moins de 4.720.272 tonnes de kif traité ont été découvertes sur nos plages. Cela représente une hausse de 4,420.992 tonnes par rapport à la quantité saisie en 2008. Il est à relever, par ailleurs, que cette enquête engagée par le Ceneap intervient après l'achèvement d'une étude consistant en l'exploitation, le traitement et l'analyse des statistiques sectorielles des dernières années. Le rapport/bilan de cette étude a été présenté lors de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la drogue, le 26 juin 2007.