La guéguerre entre les opérateurs algériens et étrangers pour acquérir le plus de projets de bâtiment et travaux publics (BTP) inscrits dans le cadre du quinquennal 2010/14, annonce déjà la future... bataille. Le Salon international du bâtiment, de la construction et des travaux publics d'Oran «Batimac 2011» a été, en effet, le terrain de joutes entre les entreprises locales et celles étrangères. Approchés en marge de ce Salon, qui a ouvert ses portes le 20 mars dernier pour les clôturer demain, les exposants locaux, étonnés de constater la forte participation des entreprises étrangères, ont alerté sur les deux poids deux mesures, imposées naguère par les pouvoirs publics, qui profitent aux entrepreneurs étrangers. En effet, le problème, qui semble «irriter» les entrepreneurs algériens est celui de ce qu'ils appellent «favoritisme» opéré au profit des étrangers, lors de l'attribution des marchés inscrits dans le cadre des premiers plans quinquennaux, notent-ils. Selon eux, ce sont les entreprises étrangères qui ont accaparé les meilleurs chantiers avec, disent-t-ils, de meilleurs prix, alors que les entreprises locales sont maintenues dans les anciens prix pour des chantiers… jugés difficiles. On apprendra que des entreprises étrangères sous-traitaient des marchés à 22.000 dinars le mètre cube, à des opérateurs locaux, alors qu'elles les ont décrochés à 32.000 dinars le mètre cube. Un entrepreneur a rétorqué, face à cet état de fait, que «bien sûr qu'on ne peut pas être compétitifs devant les entreprises étrangères, si les prix ne sont pas pareils pour toutes les entreprises.» Pour la centaine d'exposants algériens, la forte participation des entreprises étrangères au Salon «Batimac 2011» aiguise la concurrence qui s'installe de plus en plus et qu'il faut prendre en considération. De l'avis d'une majorité d'entre eux, l'avantage de la présence étrangère, dans ce secteur stratégique qu'est le BTP, réside dans les possibilités qu'elle offre pour la découverte des nouvelles technologies dans le secteur, telles qu'appliquées dans les pays plus avancés. «Notre seule arme face à la concurrence étrangère est la maîtrise des nouvelles techniques et des innovations qui apparaissent dans le monde», a résumé un gérant d'une entreprise privée de matériels de construction basée à Oran, cité par l'APS. La mise à niveau des entreprises locales est donc la seule solution pour… leur survie ! Quant aux représentants de l'UNEB, ils ont affiché une certaine angoisse si le sort des nouveaux chantiers est confié directement aux étrangers. Ils étaient unanimes pour dire, qu'en réalité, ce sont «les entreprises algériennes qui réalisent les chantiers raflés par les étrangers». «Les entreprises étrangères, très souvent acculées et dépassées, n'hésitent pas à faire de la «sous-traitance» avec des entreprises locales moyennant des prix bas, alors que la réglementation en vigueur interdit strictement cette pratique. Mais, comme à l'accoutumée, dans un contexte mondial marqué par les crises perlées, les chantiers des 2 millions de logements inscrits dans le plan quinquennal 2010/14 allèchent fortement le chaland étranger. Les entrepreneurs étrangers paradent leur savoir-faire Ce Salon « Batimac 2011» a été, en effet, une opportunité pour les opérateurs de BTP locaux et étrangers pour exposer leur savoir-faire et leur expérience, dans le but d'acquérir des marchés. Selon les exposants étrangers, «le marché algérien du bâtiment et des travaux publics est très prometteur », ajoutant qu'«il (ce marché) est dans une conjoncture favorable à l'investissement.» Un représentant d'une entreprise italienne de production et de commercialisation de céramique de haut de gamme a déclaré à l'APS que «le marché algérien évolue d'une manière spectaculaire.» «Ces programmes constituent des atouts majeurs et offrent une excellente occasion pour le développement de relations d'affaires entre notre société et d'autres algériennes», a-t-il estimé. De son côté, un chef d'entreprise turque installée en Algérie s'est déclaré «voir ses rêves d'investisseur se réaliser peu à peu » depuis qu'il a investi sur le marché algérien. «La croissance du marché algérien aujourd'hui n'est plus celle d'hier et maintenant, je dispose de tous les moyens pour bien travailler en Algérie», a-t-il assuré. Similitudes géologiques entre l'Algérie et la Turquie ! Les représentants des stands turcs approchés ont déclaré que leurs entreprises sont les plus privilégiées à acquérir des marchés en Algérie car les deux pays (Algérie et Turquie) représentent des similitudes géologiques importantes. Un représentant a en effet expliqué la forte participation des entreprises turques au Salon par les similitudes géologiques des deux pays, étant tous les deux situés dans des zones sismiques demandant des procédés et des matériaux de construction spéciaux.