Dans le souci de développer les exportations hors hydrocarbures, le ministère du Commerce a établi une nouvelle feuille de route qui sera présentée incessamment au gouvernement. Dans le souci de développer les exportations hors hydrocarbures, le ministère du Commerce a établi une nouvelle feuille de route qui sera présentée incessamment au gouvernement. Selon le propre aveu du ministre du secteur, Mustapha Benbada, «le poids des industries agroalimentaires est très important et ce segment a besoin d'un accompagnement et d'un soutien particulier ». En effet, le ministre du Commerce, a indiqué hier que son département va «soumettre une nouvelle feuille de route au gouvernement pour promouvoir nos exportations hors hydrocarbures ». Cette déclaration a été faite à l'adresse des opérateurs économiques présents à une journée d'étude, mise sous le thème «les exportations, défis et perspectives de la filière agroalimentaire». Le ministre a également annoncé que son département avait préparé une plateforme de travail, en collaboration avec l'Anexal (Association nationale des exportateurs algériens), qui sera proposée aux experts au courant du mois de mai «en vue de sortir avec de nouvelles propositions complémentaires» à celles existant déjà. Aussi, les assises nationales sur le commerce, qui devraient se tenir en juin prochain, prévoient un atelier sur le commerce extérieur dans lequel seront débattues la promotion des exportations hors hydrocarbures ainsi que la régulation des importations qui «menacent l'outil de production national», a rappelé le ministre. «C'est à travers ce genre d'initiatives répétées évaluant les efforts déjà consentis et proposant d'autres solutions que nous parviendrons à développer nos exportations», a-t-il estimé. D'après Mustapha Benbada, le développement des industries agroalimentaires orienté vers l'exportation se fait à travers plusieurs axes importants, la mise à niveau des PME et la modernisation de leur outil de production et de gestion pour être compétitives sur le marché. Il s'agit également de combler le déficit en matière d'infrastructures de base, en amont et en aval, dans la logistique dédiée à l'exportation et la modernisation de l'environnement de l'entreprise. Le ministre estime, dans ce contexte, «nécessaire de trouver des formules de financement faciles et moins contraignantes pour les opérations d'exportations si nous voulons qu'il y ait une politique volontariste». L'augmentation des capacités à l'exportation dans ce domaine dépend également, a-t-il ajouté, du partenariat entre l'industriel et les agriculteurs, rappelant que l'Etat avait consacré une enveloppe de 1.000 milliards de DA (5 milliards de dollars) pour améliorer la production agricole durant les cinq prochaines années. Tous ces axes sont prévus dans la plateforme qui sera soumise aux experts pour apporter un plus pour la dynamisation de l'export notamment dans les industries agroalimentaires, qui représentent plus de 40% du PIB industriel. Les exportations toujours sous la barre des 2 milliards de dollars Mustapha Benbada a déploré le fait que l'Algérie peine à dépasser le seuil de deux milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures. Les exportations algériennes hors hydrocarbures ont atteint 1,6 milliard de dollars en 2010, après le recul dû à l'arrêt des exportations de pâtes alimentaires et qui devraient reprendre dès 2011, selon le ministre. Les exportations de pâtes alimentaires ont généré quelque 30 millions de dollars entre 2007 et 2008 avant qu'elles ne soient interdites en 2009. Selon les chiffres communiqués par M. Benbada, les exportations de produits agricoles et alimentaires se sont hissées à environ 300 millions de dollars entre 2009 et 2010 contre 40 millions de dollars en 2008, grâce aux exportations de sucre blanc. Bien que les exportations de produits agricoles et agroalimentaires se soient améliorées, elles demeurent marginales, a noté le ministre en estimant que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour améliorer ce chiffre. Il a également relevé que la facture des importations alimentaires, estimée à 6 milliards de dollars, restait lourde d'où la nécessité, a-t-il dit, d'améliorer les capacités des segments de la production nationale notamment de l'agroalimentaire. Le ministre a appelé les industriels à ne pas s'intéresser uniquement au marché national, mais à exploiter les moyens et les potentialités offertes pour le développement de l'agriculture intensive, passage obligé pour une industrie agroalimentaire compétitive, capable de concurrencer les produits étrangers.