Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a affirmé hier à Deauville (France) que le plan d'action Union africaine– NEPAD 2010-2014 et le Programme-cadre à long terme pour le développement des infrastructures en Afrique constituent des plateformes « crédibles et fiables» pour le partenariat et l'investissement. «L'Algérie est partie prenante à ces initiatives d'envergure et membre du Sous-comité de Haut niveau sur les infrastructures chargé d'accélérer la réalisation de projets régionaux prioritaires» , a déclaré le président Bouteflika dans sa contribution au débat du segment Afrique du sommet du G8. Le chef de l'Etat a indiqué que la contribution de l'Algérie sur le terrain est illustrée par nombre d'initiatives régionales et interrégionales, tels que le projet d'autoroute maghrébine dont le tronçon Algérie est en voie d'achèvement et les réseaux de connexion électrique au Maghreb déjà opérationnels et en cours d'extension. Il a cité également la route transsaharienne Alger-Lagos, quasiment achevée sur un parcours total de plus de 4000 km, le seul chaînon manquant de 220 km en territoire nigérien ayant recueilli récemment le soutien des bailleurs de fonds, le projet de gazoduc Nigeria–Algérie, qui renforcera la sécurité énergétique régionale ainsi que celle de l'Europe et le projet de liaison par fibre optique Alger–Abuja. « Outre le caractère structurant et intégrateur, ces trois projets visent à maximiser l'impact socio-économique sur les populations de toutes les zones traversées», a-t-il dit, ajoutant qu'ils illustrent le choix stratégique de l'Algérie de promouvoir à la fois l'intégration maghrébine et celle africaine, deux chantiers porteurs pour un déploiement renforcé du partenariat avec le G8 et la communauté internationale en général. Sur un autre plan, le chef de l'Etat a affirmé que les contraintes d'ordre financier demeurent « un frein» pour l'investissement et la création d'emploi en Afrique. « Au nombre des contraintes qui freinent les opportunités d'investissement et de création d'emplois dans les pays africains, celles d'ordre financier revêtent une acuité particulière» , a-t-il déclaré, indiquant qu'ils «nécessitent, au plan interne, des approches plus adaptées pour une meilleure mobilisation de l'épargne et un accroissement de l'offre de crédit, avec des mécanismes de facilitation de l'accès aux financements, en priorité, aux petites et moyennes entreprises ainsi qu'aux micro-entreprises». Le chef de l'Etat a souligné la nécessité, au plan international, de traiter « le décalage» entre la perception du risque pour les investisseurs et la situation réelle en Afrique, ajoutant que certains pays partenaires» s'y sont déjà attelés et ont initié des mécanismes appropriés non seulement pour encourager leurs entreprises à investir en Afrique, mais aussi pour apporter un soutien financier à l'initiative privée pour la création et le développement d'entreprises dans les pays africains» . «Cette approche novatrice mérite d'être mise en œuvre plus largement, à la fois par les pays partenaires et par les institutions financières multilatérales», a-t-il dit. Les améliorations Le président de la République a indiqué, en outre, que le débat engagé ces dernières années sur le renforcement de l'efficacité de l'aide publique au développement « devrait se concentrer notamment sur les améliorations à apporter en matière de coordination et d'alignement sur les priorités des pays récipiendaires». Il a exprimé son espoir que le Forum de Haut niveau prévu à l'automne prochain à Séoul permettra d'adapter les procédures et les modalités de l'aide aux principes d'appropriation qui fondent la démarche de développement de l'Afrique. «Au demeurant, bien que les flux d'investissements directs vers l'Afrique soient désormais supérieurs à ceux de l'aide publique au développement, cette dernière demeure, pour nombre de pays, un catalyseur indispensable dans la dynamique de croissance et de lutte contre la pauvreté». Il a indiqué que les « financements innovants intéressent particulièrement l'Afrique par leur potentiel de génération de ressources additionnelles pour répondre à l'ampleur des besoins induits par la promotion du développement durable». Le président de la République a affirmé, d'autre part que la valorisation du potentiel énergétique vaste et diversifié que recèle l'Afrique permettra un développement « soutenu» du continent, tout en contribuant au renforcement de la sécurité énergétique dans le monde. « Cette prise de conscience se traduit déjà par une augmentation des investissements dans les infrastructures de production et de distribution d'électricité» , a-t-il ajouté. Il a relevé que malgré les « progrès» réalisés ces dernières années, l'offre d'énergie en Afrique reste «nettement en deçà de besoins sans cesse croissant» . « Ce déficit de production et d'approvisionnement, notamment en énergie électrique, aggrave l'exclusion de 2/3 des Africains des bienfaits du progrès, perturbe l'activité économique, et entrave sérieusement les perspectives d'accroissement des investissements» , a-t-il dit, ajoutant que la « majorité des pays africains sont ainsi confrontés à une crise énergétique chronique». Il a affirmé que l'Afrique déploie des « efforts» pour promouvoir une approche régionale du développement des infrastructures qui permettra de « lever les contraintes liées à l'étroitesse des marchés nationaux». Dans ce cadre, le continent africain «s'efforce d'accélérer» la réalisation de projets transfrontaliers d'interconnexion électrique, a-t-il affirmé, estimant que la création de marchés élargis d'électricité « favorisera» sans aucun doute la viabilité et la rentabilité des projets, et par là-même leur attractivité pour des investisseurs privés, des partenariats public – privé, et pour des montages financiers diversifiés. Le chef de l'Etat a indiqué que le continent africain attend aussi de ses partenaires une coopération « accrue» pour le renforcement de ces capacités d'études, de réalisation et de gestion, et en matière de promotion de l'efficacité énergétique. Sur un autre volet, il a affirmé que le transfert de technologies propres, le renforcement des capacités et la formation constituent des composantes déterminantes du partenariat recherché pour assurer la participation africaine au processus mondial de transition vers l'économie verte.