Echanges de renseignements et surveillance des frontières sont des niches de coopération avec les Occidentaux. Les travaux du 37e sommet annuel du G8 se sont poursuivis hier dans la station balnéaire de Deauville pour la deuxième journée consécutive. Le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, est arrivé jeudi en France pour prendre part au Segment Afrique du sommet en tant que représentant de l'Afrique aux côtés de ses homologues des pays initiateurs du Nouveau partenariat pour l'Afrique (Nepad). Hier, le président de la République s'est prononcé sur le partenariat G8-Afrique, en matière de paix et de sécurité. Le Président Bouteflika a soutenu qu'une décennie après son lancement, ce partenariat s'était développé de manière «graduelle» et a gagné en «efficacité». Ce programme, accompagné par l'Union africaine a eu, selon lui, le mérite d'apaiser nombre de tensions et permis le règlement pacifique de plusieurs situations conflictuelles, ainsi qu'à la mise en place de son architecture de paix et sécurité. Allant plus loin, le président de la République a fortement soutenu que l'Afrique était consciente de ses responsabilités dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité du continent noir. Ainsi, selon lui, les crises ou conflits inscrits à l'ordre du jour de ce sommet, à savoir les situations au Soudan, en Somalie, en Côte d'Ivoire et à Madagascar, «sont précisément les lieux d'expression de ce Partenariat». Pour peu que ses partenaires bilatéraux et multilatéraux lui apportent un soutien financier, logistique et politique adéquat, l'Afrique pourra s'acquitter pleinement et efficacement de sa mission de trouver «des solutions africaines aux problèmes africains», a-t-il expliqué. Ajoutant que l'ONU et les puissances extra-africaines «devraient donc concevoir leur rôle avant tout, comme destiné à conforter le leadership africain en matière de paix et sécurité sur le continent». «Cette rencontre a permis des échanges qui contribueront à enrichir notre partenariat dans le domaine de la paix et de la sécurité», a dit le chef de l'Etat. Sur le plan sécuritaire, le président de la République a affirmé que les efforts consentis par l'Afrique en matière de lutte contre le terrorisme et ses connexions devraient être complétés par un partenariat répondant aux besoins africains. Il s'agit d'un partenariat renforcé sous forme de formation et de perfectionnement ainsi que sous forme de fourniture d'appui technique aux institutions africaines, a-t-il dit. Il évoque l'insuffisance des moyens matériels de prévention et de lutte. Selon le chef de l'Etat, les besoins les plus urgents dans ce domaine concernent des équipements de surveillance des frontières ainsi que des équipements adaptés pour renforcer les capacités opérationnelles des unités d'intervention et de lutte. Il a aussi appelé à poursuivre et systématiser les échanges de flux de renseignement opérationnel et d'aider à la constitution et la modernisation de bases de données en Afrique, affirmant que le tarissement des sources de financement du terrorisme suppose aussi la criminalisation du paiement de rançons aux groupes terroristes preneurs d'otages. Le président a aussi affirmé que le plan d'action Union africaine-Nepad 2010-2014 et le Programme-cadre à long terme pour le développement des infrastructures en Afrique constituaient des plates-formes «crédibles et fiables» pour le partenariat et l'investissement. Il a aussi démontré que la contribution de l'Algérie sur le terrain était illustrée par nombre d'initiatives régionales et interrégionales. A titre d'exemple, Bouteflika a cité le projet d'autoroute maghrébine, les réseaux de connexion électrique au Maghreb, la route Transsaharienne Alger-Lagos, le projet de gazoduc Nigeria-Algérie et le projet de liaison par fibre optique Alger-Abuja. Le président a félicité Nicolas Sarkozy pour l'accueil et l'hospitalité qui lui ont été réservés durant son séjour à Paris. Il a écrit, dans un message de remerciements, que cette rencontre a permis des échanges qui contribueront à enrichir «notre partenariat dans le domaine de la paix et de la sécurité».