L'Instance de consultations sur les réformes politiques observe depuis hier une halte de trois jours consacrée à des réunions internes après une 3è semaine d'activité marquée par des rencontres avec des invités de divers horizons. L'instance présidée par Abdelkader Bensalah qui est assisté de Mohamed Touati et Mohamed Ali Boughazi, a eu à recevoir notamment des personnalités nationales, une délégation de quatre organisations de femmes, des syndicats du secteur de l'Education nationale et un premier groupe d'organisations du mouvement associatif. Concernant les personnalités nationales, l'instance a rencontré le président du Haut Conseil islamique, le Dr Cheikh Bouamrane, qui a mis l'accent, dans sa déclaration à la presse, sur l'importance que revêt l'éducation religieuse «authentique» dans la formation des générations, appelant ainsi à l'inclure dans tous les paliers du système éducatif. Elle a également reçu l'ancien secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), M. Abdelhamid Mehri, et l'ancien archevêque d'Alger, Mgr Henri Teissier. M. Mehri a estimé que des réformes politiques «profondes et véritables» ont besoin d'une plus large participation des forces politiques du pays sans aucune exclusion. La démarche qu'il faut adopter, selon M. Mehri, doit conduire au «parachèvement» de l'édification de l'Etat algérien. «Un Etat dans lequel tout Algérien pourra jouir de la totalité de ses droits», a-t-il dit. Pour sa part, Mgr Henri Teissier a déclaré que son invitation par l'Instance était un signe que l'Algérie veut accueillir tous ses enfants quelles que soient leurs croyances et cultures, «dans la mesure où ils oeuvrent pour le bien commun du pays et de la région». Par ailleurs, les présidentes d'associations de femmes ont mis l'accent sur la nécessité de conférer aux femmes les droits que leur garantit la Loi fondamentale du pays, alors que les représentants de syndicats autonomes du secteur de l'éducation nationale ont demandé la participation de ces syndicats aux réunions de la tripartite (gouvernement-patronnat-UGTA). Initiative louable par certains et boycottée par d'autres Selon ces syndicats, les réformes ne peuvent aboutir sans des réformes sociales et, en premier lieu, l'accès des syndicats autonomes à la tripartite pour négocier avec le gouvernement en tant qu'organisations syndicales représentatives. De leur côté, cinq organisations du mouvement associatif, reçues en même temps par l'Instance, ont salué l'initiative des consultations et les réformes engagées dans le pays, plaidant notamment pour la promulgation d'une nouvelle loi sur les associations pour une plus grande efficacité dans l'action du mouvement associatif. Lors de son point de presse hebdomadaire tenu chaque samedi, le porte-parole de l'instance, M. Mohamed Ali Boughazi, a souligné que les consultations politiques initiées en Algérie visent à consacrer des réformes «profondes» dans le but de «consolider» le processus démocratique. «Les consultations politiques initiées par le président de la République visent à consacrer des réformes profondes à même de consolider le processus démocratique, dynamiser l'action politique, moraliser la vie politique et conférer une crédibilité aux (prochaines) échéances électorales», a-t-il affirmé. Cette démarche vise à doter l'Algérie d'»institutions représentatives dont la légalité ne pourrait être remise en cause (à l'avenir)», a-t-il ajouté. Les consultations sur les réformes politiques reprendront samedi prochain. Depuis le début de ces consultations, entamées le 21 mai dernier, plusieurs délégations de partis politiques, des personnalités nationales et des représentants de la société civile ont été reçus. Au terme de ces consultations qui se poursuivront jusqu'à la fin du mois de juin, un rapport final détaillé, reflétant «fidèlement» les avis et les propositions émis par les participants, sera soumis au président de la République. Les propositions seront ensuite présentées au gouvernement qui élaborera, sur cette base, des projets de loi qui seront soumis à l'Assemblée populaire nationale en septembre prochain. Le président de la République avait annoncé dans son discours à la Nation du 15 avril dernier, des réformes politiques englobant une révision, en 2011, de l'essentiel du dispositif législatif national (loi électorale, loi sur les partis politiques, loi sur les associations, code de l'information, code de wilaya...) et devant être parachevées, après les législatives de 2012, par un amendement «en profondeur» de la Constitution.