Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, a annoncé lundi dernier, qu'un centre de recherche sur les effets du jeûne sera mis en place prochainement. S'exprimant en marge du lancement de la campagne d'information et de sensibilisation «Santé et jeûne», le ministre indiqué que «Le futur centre de recherche permettra d'avoir des données scientifiques rigoureuses sur les effets du jeûne sur les personnes atteintes de maladies chroniques ainsi que sur les personnes en bonne santé». A la faveur de ce nouveau centre, qui comptera en son sein des experts «avérés» dans diverses spécialités médicales, la vision des différentes parties concernées par la problématique jeûne/santé sera «plus globale», a-t-il dit. «Les données scientifiques fournies par le futur centre nous seront assurément très bénéfiques», a ajouté M. Ould Abbès, rappelant que les répercussions du jeûne sur les personnes atteintes de maladies chroniques faisaient l'objet de réunions à la veille de chaque mois de Ramadhan. S'agissant de la campagne d'information et de sensibilisation «Santé et jeûne», le ministre a fait remarquer que compte tenu de la coïncidence du mois de Ramadhan avec la période des grandes chaleurs, avec, de surcroît, des journées très longues (16 heures de jeûne), la «vigilance» doit être de mise, a-t-il insisté. «Il est clair que la longueur de la journée de jeûne, exacerbée par la période des grandes chaleurs, ne peut qu'influer sur les malades chroniques, les femmes enceintes ainsi que sur les personnes âgées, lesquels se voient exposés au risque de déshydratation», a-t-il relevé. M. Ould Abbès a, par ailleurs, relevé que les changements de schémas thérapeutiques sans avis médical, pendant le jeûne, peuvent avoir des effets négatifs dont «des risques d'intoxication médicamenteuse». Le Pr Mohamed Benredhouane, responsable de la campagne d'information et de sensibilisation a, de son côté, précisé que le centre de recherche sur les effets du jeûne regroupera en son sein des scientifiques, mais aussi des religieux, avec comme point de mire l'»étude scientifique des répercussions du l'acte de jeûner sur les personnes». «En Islam, la préservation de la vie humaine est primordiale à telle enseigne qu'elle passe avant l'acte de jeûner», a souligné le Pr Benredhouane. Des données exactes Chef du service dermatologie au CHU Mustapha-Pacha, ancien ministre des Affaires religieuses, le Pr Benredhouane a indiqué que le centre mettra à la disposition de la population des données exactes sur les effets du jeûne. Il a mis l'accent sur la nécessité pour le malade chronique de consulter son médecin traitant car lui seul est habilité à l'autoriser ou non jeûner. «Les malades chroniques qui s'obstinent à jeûner, en dépit de l'opposition de leurs médecins traitant, croient se purifier en recourant au jeûne», a-t-il observé. Pour lui, il est impératif que les scientifiques et les hommes de culte conjuguent leurs efforts afin d'expliquer à ces malades la portée du jeûne à la faveur duquel «Dieu ne veut pas les punir». Le Pr Yahia Douri, directeur central au ministère des Affaires religieuses a, pour sa part, rappelé que l'Islam autorise le malade et le voyageur à ne pas jeûner, au regard aux contraintes liées à cet acte. Selon lui, il est nécessaire de connaître la psychologie des malades et des personnes âgées pour les convaincre de ne pas jeûner. La campagne d'information et de sensibilisation «Santé et jeûne» a été organisée par le ministère de la Santé en collaboration avec le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs.