L'Union européenne (UE) est disposée à soutenir la stratégie de l'Algérie et des autres pays du champ pour la lutte contre le terrorisme et le crime organisé dans la région du Sahel, a déclaré jeudi à Alger le coordonateur de l'UE pour la lutte antiterrorisme. «Nous sommes là pour l'encourager et la supporter. C'est une très bonne stratégie et nous sommes désireux de la renforcer», a déclaré M. Gilles de Kerchove à l'APS en marge de la conférence internationale sur la lutte contre le terrorisme. Il a indiqué que l'UE est également «prête» à apporter son expertise et savoir-faire au Comité d'état-major opérationnel conjoint entre l'Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie (Cemoc). «Je dis clairement que l'UE est disposée à apporter son expértise au CEMOC. Maintenat, c'est aux pays du champ de dire si ça les interessent ou pas», a-t-il ajouté. A une question sur la contribution de l'UE dans le développement local dans les pays du champ, il a relevé qu'elle «participe déjà dans le redéploiement des populations au Nord du Mali et du Niger ainsi que dans la formation de magistrats, de policiers et de gardes frontières». Concernant les capacités des pays du champ dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé dans la région du Sahel, M. Kerchove a indiqué : «pour l'Algérie je n'ai aucun doute. Elle possède une armée puissante, cependant le reste des pays du champ : Mali, Niger et Mauritanie, ont besoin d'aide». Au sujet de la situation en Libye, il a expliqué que la prolifération d'armes est une «préoccupation de l'UE» qui préconise de mener «très vite des opérations de récupération d'armes et de réintégration des mercenaires». A une question sur l'existence de contacts entre Aqmi (El qaida au Maghreb islamique) et d'autres groupes terroristes en Afrique, le représentant de l'UE a fait savoir qu'une «coopération est effectivement établie entre Aqmi et les groupes terroristes activant au Centre et à l'Est de l'Afrique». «C'est quelque chose que les services de renseignement suivent de très près. Il n'y a encore rien de structurel. Il y a des tentatives de contacts et de petits transferts d'argent. Il semble que quelques membres du groupe terroriste Bokohamar (Nigéria) et Echabab El Islami (Somalie) ont été formés par Aqmi», a-t-il relevé.