La stratégie mise en place par l'Union européenne dans la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel a été au centre des discussions entre les autorités algériennes et la délégation de l'Union européenne en visite de trois jours à Alger. Conduite par Gilles De Kerchove, coordonnateur de l'UE pour la lutte antiterroriste, la délégation s'est notamment entretenue avec Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines. Ce dernier a qualifié la mission de cette délégation d'«importante» par le plan d'action élaboré pour contrecarrer la menace des groupuscules armés de l'organisation Al Qaïda au Maghreb. Outre la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, la stratégie de l'UE vise à mettre en œuvre des actions de développement au profit de la population de la région. M. De Kerchove l'a d'ailleurs souligné. «Il y a un lien très fort entre la sécurité et le développement», a-t-il souligné à l'issue de son entretien avec M. Messahel. De Kerckove a précisé que cet entretien a été axé sur les problèmes auxquels sont confrontées les populations du Sahel sur l'insécurité et le sous-développement. Pour sa part, M. Messahel a informé que les discussions engagées avec ses hôtes ont aussi porté sur la réunion prévue en septembre prochain à Alger entre les pays du Sahel (Algérie, Mali, Niger et Mauritanie) et leurs partenaires extra- régionaux que sont l'UE et les Etats-Unis.
Alger, Mecque de la lutte antiterroriste La réunion de septembre prochain traitera exclusivement de la coopération antiterroriste. Cette rencontre de haut niveau est la première du genre depuis que les pays du Sahel ont désigné l'Algérie pour entreprendre une série de contacts avec les partenaires étrangers à la région, pour une coopération plus efficace dans la lutte contre le terrorisme. Lors de la visite qu'il a effectuée début juin à Alger, le parton de l'Africom, le général américain de corps d'armée Carter Ham, a apporté son soutien aux pays du Sahel dans leur action commune dans la lutte contre le terrorisme. Par ailleurs, une délégation américaine conduite par Mark Adams, haut conseiller au Bureau des affaires politiques et militaires auprès du Département d'Etat, avait effectué un visite du 12 au 14 juin à Alger. Cette dernière s'inscrit dans le cadre «des consultations portant sur les risques de prolifération d'armes de tous types en particulier l'armement spécialisé dans la région du Sahel en relation avec la crise libyenne». Des échanges d'informations et d'analyses liés à la circulation des armes et les risques de leur récupération par les activistes de l'Aqmi ont été abordés par des officiels algériens et les membres de cette délégation. Les contacts entre l'Algérie et ses partenaires européens et américains attestent du rôle important, voire déterminant, que joue notre pays dans la lutte antiterroriste dans la région du Sahel mais aussi dans les efforts pour le retour à la normale de la situation en Libye, qualifiée de «foire d'armes à ciel ouvert».