Les eaux usées du groupement d'Oran traitées par la STEP d'El Kerma sont, désormais, utilisées pour l'irrigation d'une partie des terres agricoles de la plaine de la Mléta, au sud de la wilaya, qui s'étend sur une superficie de 8.100 ha. Cette plaine est répartie entre les deux communes d'Oued Tlélat (3.833 ha) et Tafraoui (4.267 ha). Il est question, dans une première phase, d'irriguer au cours de cette année, une superficie de 600 ha de cultures maraîchères et d'arbres fruitiers, situés à proximité de ladite station, opérationnelle depuis 2 ans. Les superficies agricoles, alimentées à partir de la STEP, seront étendues, au fur et à mesure, pour atteindre les 5.600 ha, d'ici 4 ans, a-t-on appris de sources autorisées, à la wilaya. Le plan quinquennal 2010-2014 s'est fixé pour objectif une utilisation accrue des eaux traitées pour couvrir les besoins de la wilaya, en matière d'irrigation agricole. Les mêmes sources précisent que l'utilisation de ces eaux épurées ne présente aucun risque pour la santé humaine ou la qualité des produits agricoles. Les eaux usées sont épurées conformément aux prescriptions sanitaires et techniques applicables à l'utilisation des eaux traitées à des fins d'irrigation de cultures. Il existe deux grands groupes de normes dans le monde : les recommandations de l'OMS (1989) et la réglementation californienne « Titre 22 » (1978). L'objectif principal est d'éliminer les risques sanitaires. Ainsi, pour l'irrigation sans restriction, la pollution microbiologique des eaux usées utilisées doit, selon l'OMS, rester au-dessous de 1.000 coliformes fécaux (CF)/100 ml et moins de 1œuf d'helminthe/l. Le « Titre 22 » californien fixe des restrictions plus sévères, voire l'absence totale de germes-tests : moins de 2,2 coliformes totaux (CT)/100 ml. Dans certains pays, les normes sont draconiennes pour les végétaux destinés à la consommation. L'Afrique du Sud exige, par exemple, une qualité d'eau potable pour cette application. Les eaux mal traitées peuvent, en fait, être des nids à polluants (micro organismes pathogènes, bactéries, virus, protozoaires, helminthes, matières organiques et substances chimiques) et poser des risques sanitaires et de qualité des végétaux, si leur réutilisation est mal encadrée. La STEP d'El Kerma recourt à un système de la graduation de l'épuration jusqu'à obtenir une eau purifiée utilisée strictement aux fins d'irrigation agricole, signale-t-on. L'opération de l'irrigation de ces superficies agricoles s'effectue par le biais d'un réservoir d'eau d'une capacité de 200.000 m3. La réalisation de cette station a été précédée par la création de 8 stations de collecte des eaux usées à travers les communes d'Oran, Sidi Chahmi, Es Sénia et Bir El Djir, qui déversent directement vers cette STEP, via le tunnel de haï Daya, ex-Petit Lac. Avec la mise en œuvre de ce projet, le rendement agricole devra être plus important dans cette région agricole. Une récente étude, élaborée dans ce sens, indique que ce rendement oscillera entre 50 et 60 quintal/ha pour le blé. Les superficies agricoles irriguées dans la wilaya devront connaître une augmentation, d'ici l'année 2014, pour atteindre 15.000 ha. Les superficies agricoles irriguées actuellement sont estimées à 6.365 ha, consommant plus de 17 millions de m3 d'eau. Le recours aux eaux traitées pour l'irrigation agricole est très développé dans le monde pour faire face à la pénurie d'eau. La réutilisation des eaux usées reste cependant, limitée dans notre pays. Elle pourrait s'avérer intéressante dans des zones de tension, comme à l'Ouest et dans les Hauts Plateaux.