Un colloque international sur le thème « Don d'organes, don de vie » s'est tenu samedi à Tlemcen, avec la participation de médecins spécialistes d'Algérie, de Syrie, d'Arabie saoudite, de France ainsi que des théologiens, des psychologues et autres praticiens. Cette rencontre scientifique qui coïncide avec la manifestation »Tlemcen, capital de la culture islamique, 2011 » a traité de la thématique du don d'organes sur les plans culturel, religieux, éthique, etc. La problématique de ce colloque est nourrie, selon ses organisateurs, des constatations d'ordre médical à travers le monde musulman, en relevant que face aux « bénéfices médicaux indiscutables » de la transplantation d'organes, l'activité de la greffe « reste bien faible par rapport aux besoins d'une population toujours croissante ». Intervenant à l'ouverture des travaux, le Pr Mustapha Benmansour, président du colloque, a rappelé que la greffe d'organes « est une thérapeutique efficace », et constitue « la seule chance de survie » pour un nombre croissant de malades de tout âges . Il a également mis l'accent sur le «travail continu d'information et de sensibilisation » qu'il considère comme une « première étape dans la valorisation de l'action du don ». Au cours de cette rencontre, plusieurs conférenciers ont exposé les aspects religieux, éthiques et juridiques de la greffe d'organes. Dans ce sens, le Dr. Mohamed Chérif Gaher, membre du Haut Conseil Islamique a rappelé que « l'Islam n'interdit pas le fait que des personnes vivantes puissent bénéficier des organes d'une personne décédée, à condition que cette dernière ait autorisé auparavant cette opération ». Il a estimé que les ulémas et les spécialistes musulmans doivent faire l'effort de l'Idjtihad pour »résoudre les problèmes que connaît leur société », soulignant également que la religion musulmane « ne constitue pas un frein pour la science si celle-ci va dans le sens de l'intérêt général de la société ». De son coté, le Pr. Sadek Beloucif, chef de service d'anesthésie –réanimation médicale de l'hôpital de Bobigny (France), a considéré qu'en Islam « l'intérêt du vivant a la priorité sur le respect dû au cadavre », avant de préciser que pour « garantir la prééminence et le caractère sacré de la vie, le don d'organes est en conséquence reconnu et valorisé comme une bonne action, à condition d'un consentement du respect de la personne et d'une non commercialisation ». Dans une conférence intitulée « vision de la religion musulmane dans le don d'organes », le Dr. Fawaz Salah, professeur de droit à l'université de Damas a fait une rétrospective historique sur le don d'organes. Il a rappelé que des médecins musulmans ont pratiqué des opérations de transplantations d'organes au 10ème siècle. S'appuyant sur diverses règles de Fiqh, le conférencier a mis en exergue les efforts de son pays à encourager le don d'organes. Pour sa part, le journaliste Zahreddine Smati a abordé le rôle des médias dans la sensibilisation du public sur l'importance de ces dons d'organes mettant en exergue l'importance de l'implication du citoyen dans la mise en œuvre des systèmes de santé. Pour lui, les greffes d'organes nécessitent une « culture de communication ouverte capable d'influencer positivement sur les normes sociales et les comportements individuels ».