Le chômage des jeunes en Afrique du nord restera encore élevé en 2012 avec un taux de 27,8% contre 23,1% en 2010 (27,9% en 2011), a indiqué l'Organisation internationale du travail (OIT). Pour cette agence de l'ONU, si l'Afrique du nord avait résisté à la crise économique mondiale de 2008, les bouleversements politiques traversés par des pays de cette région se sont traduits, toutefois, par une baisse de la croissance économique et une hausse du chômage des jeunes de l'ordre de 5 points entre 2010 et 2012. Selon ses prévisions, le chômage des jeunes devrait baisser à seulement 26,7% en 2016. Ce constat est également valable pour les pays du Moyen-Orient où le taux de chômage devrait s'établir a 27% en 2012 contre 25,4% en 2010. Mais à l'horizon 2016, ce taux devrait augmenter pour cette région à 29%, indique l'OIT. Quant à l'Afrique subsaharienne, le chômage des jeunes est, relativement, de moindre ampleur avec un taux de 11,5% en 2012 contre 11,4% en 2011 et 2010. Sur le plan mondial, cette organisation onusienne indique que la crise économique a subitement mis fin au déclin progressif du taux de chômage global des jeunes observé entre 2002 et 2007. En effet, depuis 2007, ce taux est reparti à la hausse, et l'augmentation observée entre 2008 et l'apogée de la crise économique en 2009 a anéanti une grande partie des progrès accomplis au cours des années précédentes. Globalement, le taux de chômage des jeunes est resté proche de celui observé au pire de la crise, en 2009. De 12,6% en 2011, le taux de chômage global des jeunes devrait avoisiner les 12,7% en 2012, soit au moins un point de plus qu'en 2007. Priorité aux politiques d'emploi des jeunes Près de 75 millions de jeunes sont aujourd'hui au chômage dans le monde, soit une augmentation de plus de 4 millions depuis 2007. Les projections à moyen terme (2012-2016) indiquent peu d'amélioration pour les jeunes sur les marchés du travail. D'ici à 2016, le taux de chômage des jeunes devrait demeurer à un niveau toujours aussi élevé. Outre ses effets négatifs et immédiats sur l'économie et la société, le chômage des jeunes a également des conséquences néfastes sur l'employabilité et les futurs salaires, note l'OIT. Découragés par les taux de chômage élevés qui les affectent, de nombreux jeunes ont abandonné leur recherche d'emploi ou ont décidé de la remettre à plus tard, en rallongeant la durée de leurs études. Pour cette organisation, comme les taux de chômage des jeunes devraient rester pratiquement inchangés en 2012, et comme la plupart des régions sont confrontées à d'importants défis en matière d'emploi des jeunes, il semble justifiable d'accorder la plus grande priorité aux politiques d'emploi des jeunes. Parmi les principaux domaines d'intervention, il y a les politiques macroéconomiques et politiques de croissance: là où cela est possible sur le plan budgétaire, il est crucial de maintenir ou de renforcer les mesures qui peuvent contribuer à la création d'emplois et stimuler le démarrage ou la reprise durable de l'emploi. L'emploi des jeunes est une priorité pressante dans les agendas politiques nationaux, mais qui, trop souvent, ‘'ne se traduit pas par l'intensification des programmes en sa faveur.'' L'OIT préconise également des mesures actives du marché du travail, comme le développement de services publics de l'emploi, les subventions en faveur des salaires et de la formation, ou les réductions d'impôts, qui peuvent inciter les employeurs à embaucher des jeunes et à remédier à l'excès d'offre de jeunes travailleurs en période de crise. Elle considère aussi que le partenariat entre le gouvernement, les organisations patronales et syndicales peuvent jouer un rôle important dans l'élaboration des mesures à prendre aux niveaux national et local pour promouvoir efficacement un travail décent pour les jeunes.