La Commission africaine des droits de l'homme et des peuples et la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples ont tenu jeudi à Alger leur première réunion annuelle conjointe en vue de renforcer leur coopération bilatérale en matière de promotion et de protection des droits de l'homme. Les deux institutions ont précisé, à cet effet, que cette réunion de deux jours a pour objectif de «procéder à une discussion et à une réflexion sur les voies et moyens de renforcer leur collaboration et relever les défis qui se posent à la protection des droits de l'homme et des peuples et renforcer leur coopération bilatérale, sur la base de valeurs partagées». En tant que principaux organes ayant pour mandat d'assurer le respect des droits de l'homme en Afrique, elles ont, également, exprimé leur souhait de «renforcer leur relations de complémentarité et promouvoir le processus de dialogue constructif en vue de renforcer cette relation de complémentarité et le paysage africain des droits de l'homme». Coprésidée par les présidents de la Commission africaine et de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples, respectivement la commissaire Catherine Dupe Atoki et le juge Gérard Nijungeko, cette rencontre, organisée au siège du Centre africain d'études et de recherches sur le terrorisme (CAERT), fait suite aux deux réunions tenues entre les bureaux des deux institutions le 8 mars 2011 à Lilongwe (Malawi) et le 24 juillet à Alger. «Cette première réunion est d'une importance stratégique capitale dans la mesure où elle sera une occasion pour les deux institutions de clarifier ensemble certaines questions qui, si elle n'étaient pas résolues, pourraient constituer des obstacles à la saisine de la Cour par la Commission, ou au renvoi des affaires par la Cour à la Commission», a indiqué le président de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples, le juge Gérard Niyungeko, à l'ouverture des travaux de cette rencontre. Il a expliqué que cette réunion permettra d'examiner de «nouvelles stratégies» conjointes de promotion de la Cour à travers le continent, et de développer des programmes d'échanges de compétences, d'informations et de documents entre les deux institutions. Le président de la Cour africaine des droits de l'homme a également souligné que l'objectif de la présente rencontre est d'évaluer les «pas timides» franchis par les deux institutions dans la voie de leur collaboration et d'identifier les lacunes et les problèmes existants. Complémentarité Il s'agit également de trouver, a dit le juge Niyungeko, les voies et moyens les plus appropriées pour rendre la relation de complémentarité entre les deux institutions «plus fluide et la plus intense possible». Sur ce dernier point, le juge Niyungeko a relevé l'importance de cette réunion pour la Cour dans la mesure où elle sera aussi l'occasion d'examiner de nouvelles stratégies à mettre en oeuvre afin qu'elle soit saisie d'un plus grand nombre d'affaires, de manière à lui permettre de produire un impact plus important sur la protection des droits de l'homme à l'échelle continentale. Il a salué le soutien que la Cour reçoit de l'Algérie, qui a ratifié le protocole de sa création, et au sein de laquelle un juge algérien siège. De son côté, la présidente de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples, Catherine Dupe Atoki, a expliqué que la question des droits de l'homme «n'est pas statique et évolue au fur et à mesure que les sociétés évoluent, d'autant que certaines questions émergent à tout moment». Elle a précisé que la réunion d'Alger vise à améliorer la coopération et la collaboration entre la Commission et la Cour et à «explorer les voies et moyens innovants pour rendre leurs relations plus efficiente». Selon Mme Dupe Atoki, elle est également l'occasion d'améliorer le travail des deux institutions et peaufiner leur stratégie conjointe en matière des droits de l'homme. Elle a tenu elle aussi à saluer le rôle de l'Algérie dans la lutte pour la protection des droits de l'homme, soulignant qu'elle a «fortement» appuyé les deux institutions pendant plusieurs années.