Des universitaires ont été unanimes à dire que l'action du mouvement associatif en Algérie en tant que «force de proposition» au sein de la société restait «en deçà du niveau requis» malgré le grand nombre d'associations qui gravitent sur la scène nationale. Les activités entreprises par plusieurs associations sans un plan d'action préalable qui définisse les priorités, leur dépendance totale au soutien de l'Etat et leur implication dans l'activité politique, la plupart se transformant en partis politiques, constituent autant de facteurs qui n'ont pas favorisé l'émergence de ces associations, ont déclaré des universitaires à APS. Le sociologue Nacer Djabi a expliqué à cet égard que les associations en Algérie étaient pratiquement présentes dans tous les domaines d'activités mais leur influence restait en deçà du niveau requis au regard de leur incapacité à mobiliser de larges catégories de la société. Il a souligné que la naissance du mouvement associatif en Algérie a coïncidé avec le début d'une étape difficile, de l'histoire du pays, qui a affecté tous les aspects de la vie et toutes les composantes de la société, affirmant que la plupart de ceux qui ont créé des associations alors «ne jouissaient d'aucune expérience dans le domaine de l'action associative». En plus, la nature du système politique qui maintient les associations sous son contrôle du fait de leur entière dépendance aux aides financières qu'il leur accorde ne les encourage pas a avancer en toute liberté. Les comportements négatifs de certains présidents d'associations ont influencé également le niveau et la qualité de l'action associative en Algérie, certains utilisant ces formations pour accéder au pouvoir, d'autres pou se faire une publicité et servir leurs intérêts personnels. M. Djabi a indiqué que la propagation de tels concepts au sein du associatif « s'est répercutée négativement sur son rôle de médiateur entre le citoyen et les différentes instance de l'Etat». Pour repositionner les associations dans leur rôle et concrétiser leurs objectifs initiaux, le sociologue a proposé plusieurs solutions notamment «le changement des pratiques au sein même du mouvement associatif et la consécration de la démocratie notamment à travers l'alternance à la présidence de l'association qui ne doit pas être considérée comme un domaine privé ou familial». Proximité