A l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le Sida, les responsables de l'association ANISS de lutte contre les infections sexuellement transmissibles et de promotion de la santé, ont animé une rencontre-débat au centre de presse d'El Moudjahid. Dans son intervention, le président de l'association ANISS, Docteur Scander Abdelkader Soufi, a brossé un tableau plutôt sombre de cette maladie rampante, un péril mondial du reste. Il annoncera à l'assistance que l'ONU a placée cette journée internationale de lutte contre le Sida, sous le thème générique «accès universel et droits humains». Pour le docteur Madame Boudiaf Zahra, spécialiste des maladies infectieuses : «On peut se prémunir de cette maladie. Le Sida n'est pas une fatalité!». Pour elle, il existe des traitements dont l'objectif est de réduire la progression du VIH et soigner ou prévenir les maladies «opportunistes». Un autre professionnel de la santé -Diffusion de la pathologie et conditions d'accès aux remèdes- M. Adel Beloum, a, pour sa part, explicité certains termes se rapportant à cette maladie. La terminologie semble évoluer, ainsi, en même que l'état des connaissances sur ce fléau mondial : «on dit de moins en moins «séropositif» mais plutôt «personne vivant avec le VIH». Désormais, la séropositivité est perçue comme le premier stade de la maladie. Contrairement à une idée reçue, la séropositivité n'est donc pas une absence de maladie (l'idée de «porteur sain») car le virus détruit déjà progressivement le système immunitaire. Pour ce spécialiste qui exerce dans un grand laboratoire international, la séropositivité -doit d'abord signifier un risque de contamination- pour les autres personnes lors de rapports sexuels. Echaudé par la contamination de plusieurs supporters algériens par le virus de la grippe porcine à Khartoum au Soudan, le président de l'association ANISS, Docteur Scander Abdelkader Soufi, a lancé un appel pressant -s'agissant du prochain Mondial de football -qui aura lieu rappelle-t-on, en 2010 en Afrique du Sud, où le Sida fait des ravages. Il faut savoir, en effet, que le taux de prévalence le plus important au monde se trouve justement en Afrique du Sud où une jeune femme sur quatre et un jeune homme sur dix en sont contaminés. Près de 500.000 Sud-africains sont déjà morts de maladies liées au Sida. Sur un autre plan, le rappeur Lotfi Double Canon, présent à cette rencontre, a tenu à exprimer sa compassion pour les personnes atteintes de cette maladie. Il annoncera à ce sujet son parrainage de plusieurs actions que compte initier l'association ANISS. Mais assurément, «le clou» de cette rencontre a été incontestablement le témoignage poignant de Salim, un jeune algérien de 30 ans, qui a contracté le virus dans un pays d'Afrique noire. Il soulèvera alors la douloureuse question des tabous qui entourent cette maladie «innommable» pour certains. Un véritable drame humain.