Les participantes à un séminaire sur l'entreprenariat féminin ont revendiqué, jeudi à Ghardaïa, un quota d'accès aux marchés publics demandant à être «partie prenante» du développement national. «Les entreprises gérées par des femmes trouvent d'énormes difficultés à accéder à des marchés publics à dominante masculine», a indiqué la présidente et fondatrice de l'association algériennes des managers et entrepreneurs (AME). «Nous requérons des mesures nécessaires pour faciliter aux femmes entrepreneurs l'accès aux sources de financement et aux marchés publics, afin qu'elles participent de facto au développement socio-économique du pays», a affirmé Mme. Khedidja Belhadi. Se défendant de «tout féminisme exacerbé», les participantes ont plaidé pour une place dans le monde professionnel pour lutter contre «le chômage structurel qui touche notre société, en générale, et la population féminine, en particulier». La femme veut, par le travail, gagner son «indépendance sociale et financière relative», ont-elles soutenu. Reconnaissant que l'Etat œuvre à la réalisation d'une parité entre les hommes et les femmes, la propriétaire d'une entreprise de Bâtiment et travaux publics a confié toutefois que «trouver des projets, des chantiers ou des études au sein des réseaux masculins, relève de l'utopie dans notre société». Pour la présidente de l'AME, seules 11.094 entreprises sont gérées par des femmes, soit 8% des entités économiques recensées par le centre national du Registre de commerce en 2011. Cette rencontre, qui sera suivie d'autres dans différentes régions du pays, se veut un espace de sensibilisation et de formation à l'adresse des femmes pour relever le défi, construire une société citoyenne et permettre à un gigantesque gisement humain de s'exprimer, a-t-on souligné. Organisée par l'AME, en collaboration avec US Middle East Partnership Initiative (MEPI) et la Chambre de commerce et d'industrie du M'Zab (CCIM), cette rencontre a regroupé une centaine de femmes entrepreneurs d'Alger, de Ghardaia et de wilayas limitrophes. Au programme de cette rencontre figure des conférences sur le rôle des ONG dans le changement, l'entreprenariat féminin, ainsi que sur le réseautage et l'information, animées par un panel d'experts et de consultants. En marge de la rencontre, une convention sur le développement des actions de partenariat et de formation a été signée par les responsables de l'AME et la CCIM.