Environ 26,1 % des décès en Algérie sont liés aux accidents vasculaires cérébraux (AVC), se positionnant ainsi comme première cause de mortalité, a indiqué mardi à Alger le chef de service cardiologie à l'établissement hospitalier spécialisé Dr Maouche-Amokrane, le Professeur Rachid Bougharbal. «Le nombre d'AVC en Algérie est en constante évolution et ils demeurent la première cause de mortalité», a précisé le Pr Bougharbal, lors d'une conférence-débat, organisée au Forum du quotidien DK News. Selon ce spécialiste, les AVC connaissent une hausse importante en raison notamment du changement du mode de vie des citoyens «de plus en plus sédentaires et consommant des aliments gras et sucrés en quantités importantes». Il a ajouté que la consommation de tabac était également un facteur favorisant ces accidents. L'augmentation de l'espérance de vie en Algérie (73 ans pour les hommes et 76 ans pour les femmes) favorise également ce genre de maladies, a-t-il relevé. Le professeur a expliqué que la généralisation de l'utilisation du scanner permet de détecter les malformations intraveineuses au niveau du cerveau et d'établir avec précision les causes des décès, provoqués par les AVC. La recrudescence des maladies non transmissibles est expliquée, selon le Pr Bougharbal, par une double transition démographique et épidémiologique de telle façon que les maladies transmissibles (infectieuses) ont connu une baisse et de nouvelles maladies apparaissent comme l'hypertension artérielle, les maladies cardiovasculaires et les cancers. Il a précisé en ce sens, que les maladies non transmissibles représentent 58,8 % des décès et que les maladies transmissibles sont à l'origine de 32 % des causes de mortalité. Le nombre de décès par AVC peut être revu à la baisse par la prise en charge précoce des malades, à condition de réviser la politique de santé nationale et d'adopter les bonnes stratégies, a-t-il précisé. L'intervenant a suggéré la création de nouvelles structures de soins spécialisées dans le traitement des maladies cardio-vasculaires, spécifiant que l'EHS du Dr Maouche ne peut pas recevoir tous les malades souffrant de pathologies cardiaques. L'effectif médical est disponible en Algérie et les nouvelles techniques de guérison commencent à être maîtrisées, a relevé le médecin spécialiste qui a proposé une bonne répartition des médecins sur le territoire national. Pour ce faire, il a suggéré de remplacer le service civil par des contrats de travail de cinq ans, dans les régions du sud, avec une rémunération motivante. Evoquant les lourdeurs administratives qui empêchent l'inscription des malades dans les centres de soins dans des délais acceptables, ainsi que l'acquisition du matériels et équipements médicaux, il a proposé de limiter ce type de procédures au strict minimum.