Le marché algérien du ciment connait un déficit de 3 millions de tonnes cette année, a indiqué, hier, le président national de la Confédération générale du Patronat du BTHP, Abdelmadjid Dennouni. «L'offre en matière de ciment en Algérie est de 18 millions de tonnes au moment où la demande de ce matériau vital du secteur du BTHP est de 21 millions de tonnes, d'où un déficit de 3 millions de tonnes», a-t-il indiqué, lors d'une conférence de presse qu'il a animée à la Safex, à l'occasion de la 16ème édition du Salon international du bâtiment des matériaux de construction et des travaux publics (BATEMATEC 2013). M. Dennouni, estime que l'importation est inévitable pour faire face à cette pénurie et satisfaire ainsi la demande nationale en matière de ciment. C'est dans cette optique qu'il a préconisé la défiscalisation de l'importation. « Ce sont les mécanismes économiques qui peuvent régler le problème de spéculation sur les matériaux de construction notamment le ciment et non pas les contrôles rigoureux», a-t-il souligné. Selon le conférencier, ce sont les PME/PMI qui souffrent le plus de cette pénurie. Il a fait savoir que, généralement, ce sont les grandes entreprises notamment étrangères qui bénéficient plus de la production nationale en matière de ciment. Cela pour la réalisation des programmes de logements, des hôpitaux, des écoles et autres. «Pour que ces PME/PMI puissent bénéficier de la production nationale dont les prix sont abordables, c'est aux grandes entreprises d'importer du ciment», a-t-il proposé. Dans le même ordre d'idées, il a appelé les pouvoirs publics, et particulièrement les responsables du secteur du BTPH, à imposer aux entreprises étrangères de ramener avec elles du ciment de leur pays, mettant en exergue une autre fois la nécessité de défiscaliser l'importation de ce matériel dont les prix ont monté en flèche pour atteindre dans certaines régions plus de 1700 DA le quintal. Le conférencier a également soulevé d'autres problèmes rencontrés par les entrepreneurs du BTHP, à l'instar du manque de main-d'œuvre, estimant que les jeunes ne sont pas très attirés par le travail dans le secteur du BTHP. Il a, en outre, souligné l'importance de la concertation avec les gens du terrain pour régler tous les problèmes du secteur. Dans ce sens, il a rappelé que le ministre de l'Habitat a fait part de l'installation de commissions dans chaque wilaya pour prendre en charge les préoccupations des entrepreneurs, chose qui n'a pas encore eu lieu sur le terrain, selon lui.