La confédération générale du patronat algérien du BTPH, qui regroupe désormais plusieurs organisations patronales du secteur, est née mardi à Alger à l'issue d'un conseil constitutif avec comme missions de mieux gérer les problèmes des professionnels de la construction. L'objectif principal de cette organisation est d'être «l'interlocuteur des pouvoirs publics pour exposer les problèmes du secteur du BTPH et faire des propositions concrètes afin de trouver les solutions adéquates et efficaces», a indiqué M. Abdelmadjid Denouni, qui a été élu président de cette confédération. Il est également président de l'Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA), membre de la confédération. Les professionnels du secteur du BTPH, qui compte près de 30.000 PME et PMI et emploie près de 800.000 personnes, affirment rencontrer «beaucoup de problèmes» notamment avec l'actuel code des marchés publics, le problème de l'actualisation des prix, la «concurrence déloyale» et la participation des entreprises étrangères dans le secteur du BTPH en Algérie. Il a affirmé que «notre objectif est de mieux cerner ces problèmes et de proposer des solutions aux pouvoirs publics pour pouvoir lever ces contraintes et accélérer la réalisation des projets». Le président de la nouvelle organisation se réjouit par ailleurs du fait que les professionnels du secteur, maintenant qu'ils sont structurés en confédération, auront la possibilité de prendre part à des rencontres nationales importantes telle que la Tripartite. Cette organisation patronale doit regrouper au moins cinq unions du secteur: l'UGEA, l'union des promoteurs immobiliers, l'Union des ingénieurs, l'Union des fabricants de matériaux de construction ainsi que les bureaux d'études et les architectes. Le président de l'UGEA a annoncé qu'une «large compagne de communication et de sensibilisation» sera organisée sur tout le territoire national pour tenter de faire adhérer le maximum de professionnels à cette confédération. A propos de la pénurie et la spéculation qui marquent actuellement le marché du ciment, M. Denouni a indiqué que son union avait proposé aux pouvoirs publics de «libérer les prix de ce matériau» et de les aligner sur les prix du marché international afin de limiter, selon lui, la spéculation sur le marché interne. Il a proposé d'écouler le sac de ciment au même prix que sur le marché international, soit 400 DA au lieu de 300 DA, selon ses estimations. Ce mécanisme permettrait à ces entreprises, a-t-il souligné, d'avoir des liquidités, de financer directement leurs investissements et de ne pas compter sur l'assainissement financier de l'Etat. «Il permet également aux opérateurs privés et publics d'importer le ciment et au ministère du Commerce de mieux réguler le marché», selon lui. Selon les estimations du groupe industriel des ciments d'Algérie (GICA), le marché du ciment connaît un déficit de plus de 2,5 millions de tonnes.