Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a affirmé hier à Moscou que l'Algérie était un partenaire «clé» et «traditionnel» avec qui la Russie envisage de renforcer sa coopération notamment dans les domaines économique, commercial et énergétique. L'Algérie est un partenaire clé et traditionnel dans la région d'Afrique du nord avec qui nous envisageons de renforcer notre coopération notamment dans les domaines économique, commercial et énergétique», a souligné le chef de la diplomatie russe lors d'un point de presse animé conjointement avec le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci au terme de leur entretien. M. Lavrov a précisé que la Déclaration de partenariat stratégique signée en 2001 à Moscou constitue «une base solide» pour le développement des relations entre les deux pays. «En tenant compte de l'agenda arrêté dans le cadre de cette déclaration, nous avons parlé aujourd'hui (avec M. Medelci) du renforcement des relations algéro-russes y compris la réalisation des accords bilatéraux sur le renforcement des relations dans les domaines économiques et commercial, énergétique, la coopération militaire et technique», a-t-il fait savoir. Il a toutefois estimé que «les voies de développement du partenariat algéro-russe reposent sur le renforcement de la coopération économique et commerciale entre les deux pays», rappelant que des entreprises russes d'hydrocarbures comme «Gazprom» activaient sur le marché algérien et participaient à des projets importants. M. Lavrov a, dans ce sens, indiqué que la Russie envisageait de «renforcer sa présence» sur le marché algérien en prenant part aux projets de réalisation de logements et d'infrastructures de base dans le pays. Le chef de la diplomatie russe s'est dit, par ailleurs, satisfait du travail de la commission mixte alégro-russe qui s'est réunie en avril à Alger et a confirmé la volonté de son pays de faire «avancer tous les accords que cette session avait dégagés». S'agissant de la coopération algéro-russe sur le plan international, il a relevé la «convergence» des visions des deux pays vis-à-vis des principales questions internationales et leur attachement à la suprématie du droit international à cet effet. «Nous avons constaté que nos approches envers les questions internationales sont traditionnellement proches. Nous et nos collègues algériens nous nous prononçons pour la suprématie du droit international et pour un renforcement du rôle clé de l'Organisation des nations unies en vue d'un équilibre et une stabilité des relations internationales», a-t-il dit. M. Lavrov a affirmé que l'Algérie et la Russie «se sont mis d'accord» pour poursuivre leur coopération dans les affaires internationales, ajoutant que les positions des deux pays reposent sur les principes du respect de la légalité internationale et la résolution pacifique des conflits sans ingérence étrangère. Il a également indiqué que son entretien avec M. Medelci avait constitué une opportunité pour échanger des avis sur la situation au Moyen Orient, une région qui, a-t-il dit, compte de nombreux conflits. «Nous (russes et algériens) sommes convaincus que les conflits dans cette région doivent être résolus par l'arrêt de l'effusion du sang, le renoncement à la violence, l'empêchement de la menace terroriste et du transfert des armes de manières illégale, le dialogue loin de la violence», a souligné le ministre russe. M. Lavrov a, d'autre part, estimé que les approches algériennes et russes vis-à-vis de la question palestinienne sont «traditionnellement proches», ajoutant que son pays préconisait un rapprochement entre la Palestine et Israël pour relancer le dialogue pacifique. La coopération connaît une «évolution» dans divers secteurs De son coté, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a affirmé que la coopération algéro-russe connaît une «évolution» dans les divers secteurs retenus par les deux pays comme «stratégiques» pour leur partenariat. «Nos entretiens avec M. Lavrov ont constitué une occasion pour constater l'évolution de la coopération algéro-russe dans les divers secteurs retenus au titre de la Déclaration de partenariat stratégique signée en 2001 entre les deux pays», a-t-il indiqué lors d'un point de presse animé au terme de ses entretiens avec son homologue russe. Il a relevé que la relation bilatérale entre l'Algérie et la Russie a connu une «évolution» dans les domaines de sécurité, de défense, d'accès aux technologies nouvelles et dans la coopération institutionnelle. La coopération économique algéro-russe a connu, elle aussi, une progression à travers la construction de «vraies relations» de partenariat notamment dans le domaine des hydrocarbures où les entreprises russes sont présentes sur les champs pétroliers algériens. Nucléaire civil Les deux pays, a-t-il dit, travaillent également pour développer leur coopération dans le domaine de l'énergie nucléaire civile, soulignant qu'un cadre juridique sera mis en place pour orienter cette coopération. Dans le but de diversifier leur partenariat, l'Algérie et la Russie «comptent toucher à des secteurs à valeur ajoutée hors hydrocarbures, comme ceux des mines, de l'habitat, des infrastructures, de l'industrie et des services». Le partenariat algéro-russe concerne aussi le domaine des énergies renouvelables qui va se concrétiser par des projets au cours des prochains mois», a-t-il dit. M. Medelci a, d'autre part, indiqué que les gouvernements algérien et russe «sont en train de consentir des efforts pour rapprocher les opérateurs économiques des deux pays et les encourager à nouer des partenariats mutuellement bénéfiques». Le chef de la diplomatie algérienne a fait savoir également que la coopération algéro-russe connaît une relance, tout en souhaitant l'ouverture prochaine d'un centre culturel russe à Alger et «pourquoi pas», a-t-il souligné, un centre culturel algérien à Moscou. Au plan international, M. Medelci a précisé que ces entretiens avec M. Lavrov ont porté notamment sur la question du Sahara occidental, la situation au Sahel et la crise en Syrie. Il a souligné, dans ce sens, le rapprochement des visions entre les deux pays autour de ces questions, affirmant que les deux pays sont «profondément attachés à la légalité internationale et au respect des droits de l'homme». Concernant la question syrienne, le ministre a affirmé que les deux parties soutiennent «les initiatives prises avec les Américains pour pousser dans la bonne direction le processus de dialogue inclusif à travers la tenue (prochainement) d'une conférence à Genève». «Nous faisons tout en tant que pays arabe, méditerranéen et africain, pour que cette conférence puisse, au-delà des difficultés qui existent, se tenir dans les plus brefs délais et qu'elle puisse être accompagnée par les efforts de la communauté internationale pour conduire jusqu'à son terme le dialogue», a-t-il soutenu.