La loutre commune est en danger au barrage de Djorf Ettorba (70 km au sud de Bechar), ont indiqué des responsables de l'association de wilaya de la pêche continentale (AWPC). La pénétration dans les nasses de pêcheurs qui s'adonnent à la pêche continentale sur ce site et certains actes de massacres délibérés de la part de personnes irresponsables, sont à l'origine du danger guettant cet animal aquatique, ont-ils précisé. Plusieurs spécimens de ce mustélidé ont été découverts morts, au mois d'aout dernier, sur les berges de ce plan d'eau, l'une des plus importantes zones humides du sud-ouest du pays, signalent les responsables de l'AWPC. «Des mesures adéquates doivent être prises par les structures concernées de l'Agence nationale des barrages, la Conservation des forets et le secteur de l'environnement pour la sauvegarde de cette espèce animale protégée par la loi (décret N° 83-509 du 20 août 1983 relatif aux espèces animales non domestiques protégées), ont fait remarquer ces responsables associatifs. Une enquête sera prochainement diligentée par les services compétents de la direction locale de l'environnement, a indiqué le premier responsable de la direction de l'environnement, qui est chargée, selon le même décret, de la protection de cette espèce animale. La loutre commune (Lutra lutra) est une espèce animale aquatique crépusculaire et nocturne, généralement difficile à observer dans la nature. Elle est très discrète, dans ses déplacements dans l'eau et sur le sol, a-t-on expliqué. C'est un mammifère carnivore dont le corps mesure entre 60 et 85 cm de long pour les animaux adultes qui peuvent avoir un poids de 12 à 14 kg, et qui se déplace en dehors de l'eau par petit bonds grâce à ses quatre pattes. Il s'alimente majoritairement de poissons, mais également de petits rongeurs comme les rats ou les mulots, d'écrevisses, d'amphibiens en tout genre, de gros insectes, de fruits et d'oiseaux. Elle a été introduite au barrage de Djorf Ettorba depuis plusieurs années et fait partie intégrante de la faune aquatique de ce site naturel, dont le lac s'étend sur 92 km 2, «d'où la nécessité de sa protection», signalent les responsables de l'AWPC. Le barrage de «Djorf Ettorba», le lac Tonga à El-Kala (wilaya d'El-Tarf) et certains oueds de la wilaya de Jijel, sont les lieux où vit ce mammifère appelé localement (chien d'eau), a-t-on fait savoir de même source. Le barrage de Djorf Ettorba, réalisé à la fin des années soixante du siècle dernier, dispose d'une capacité de retenue de 365 millions de mètres-cubes d'eaux, principalement celles de l'oued Guir', le plus important oued du Sud-Ouest.