Dans la grisaille des hausses des importations notamment des produits alimentaires, l'éclaircie est du côté de la production de médicaments qui relève, peu à peu le défi de se substituer à l'importation trop coûteuse. Dans la grisaille des hausses des importations notamment des produits alimentaires, l'éclaircie est du côté de la production de médicaments qui relève, peu à peu le défi de se substituer à l'importation trop coûteuse. L'industrie pharmaceutique en Algérie a atteint un milliard de dollars de production et couvre, actuellement, le tiers de la consommation nationale en médicaments, estimée à trois milliards de dollars. Le président de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP), le Dr Abdelouahed Kerrar, a indiqué, lors d'une rencontre avec la presse, que « la production pharmaceutique nationale a atteint 38% du marché national ce qui a évité à l'Algérie une facture d'importation qui aurait pu dépasser les deux milliards de dollars ». Cette production est assurée par 36 usines pharmaceutiques à l'échelle nationale, en attendant la réalisation de plusieurs autres unités de productions publiques et privées. Quant à la consommation des médicaments en Algérie, elle est estimée à 75 dollars par personne et par an. « Une consommation acceptable », selon le président de l'UNOP, par rapport à la moyenne mondiale, estimée à 125 dollars par personne et par an. Kerrar a estimé, par ailleurs, que le consommateur algérien « fait de plus en plus confiance au produit national ». Ceci est prouvé, selon lui, par « l'augmentation du volume de production et le fait que jusqu'à présent, aucun incident majeur n'a été enregistré sur un produit national ». Il rappelera, au passage, que « les médicaments produits localement sont soumis à des essais et nécessitent un agrément de la tutelle avant leur lancement sur le marché». D'autre part, le président de l'UNOP a déploré le fait que l'investissement dans le domaine pharmaceutique se heurte à plusieurs obstacles, notamment les très longs délais d'enregistrement des nouveaux produits et la négociation des prix de vente. « Le lancement d'une unité de production pharmaceutique implique une durée d'investissement de trois ans, en plus d'une quatrième année pour le placement du produit sur le marché national », a-t-il expliqué. Pour cela, le Dr. Kerrar a appelé les pouvoirs publics à alléger les procédures administratives et à mutualiser le travail du ministère de la Santé et celui du Travail, dans la fixation des prix des médicaments et le plafonnement des références de remboursement.