Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a repris, en fin de semaine, son marathon inédit à travers les régions, distillant ici et là des messages de portée nationale censés être à la fois pédagogiques et mobilisateurs, Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a repris, en fin de semaine, son marathon inédit à travers les régions, distillant ici et là des messages de portée nationale censés être à la fois pédagogiques et mobilisateurs, dans un contexte de stabilité civile et institutionnelle mais aussi de grands défis économiques doublés d'un accroissement considérable de la demande sociale. C'est aussi l'heure des mises au point, à commencer par celle qui consiste à dire et à redire qu'il «n'est pas en campagne pré-électorale» pour les Présidentielles du printemps prochain, et que par conséquent l'Exécutif est tout à fait dans son rôle d'inspecteur et de contrôleur des actions de développement dans tout le pays. Le Premier ministre l'a répété cette fois à l'occasion d'une tournée englobant Djelfa, El Tarf et Guelma: lui et son équipe au gouvernement cherchent simplement à vérifier, au plus près des espaces et des gens, l'état d'exécution du programme présidentiel pour pouvoir poser un diagnostic puis aider à accélérer la réalisation de ce qui peut l'être, en concertation avec tout ce que compte chacune des régions visitées comme forces politiques et sociales. «Nous nous sommes engagés devant le parlement à conférer à notre action un caractère de proximité en vue de mieux cerner les lacunes et prendre les mesures qui s'imposent pour y remédier. Ce n'est ni plus ni moins que le rôle du gouvernement et non pas une campagne électorale», a-t-il asséné pour clore ce chapitre. Le Premier ministre n'a pas manqué de mettre à profit ces nouvelles haltes régionales et leur lot d'attentes citoyennes pour tenter également de lever des malentendus et dire, en définitive, que le projet de société défendu par le président de la République et son gouvernement s'inspire bien entendu de la Déclaration du 1er novembre 1954, qui stipulait l'édification d'un «Etat démocratique et social» fort de ses institutions républicaines pérennes. Depuis Djelfa, M. Sellal rappellera ainsi à ceux qui se demandent où va l'argent du pétrole ou accusent les différentes administrations de gaspillage de ressources, que l'Algérie a accordé, depuis son indépendance, une place prépondérante au volet social en application d'un modèle de développement se voulant à finalité humaine quel que soit le mode de production (socialiste ou libéral) adopté au fil des temps et des gouvernements. Les dépenses sociales, en veut-il pour preuve, ont toujours représenté à peu près le tiers des richesses produites chaque année pour permettre, entre autres, la gratuité des soins et de l'enseignement public, l'accès au logement et la subvention des produits de large consommation, y compris l'énergie électrique —indicateur important de progrès social, note-t-il— avec un taux de couverture national avoisinant les 100%. Pour rester dans le chapitre des vérités bonnes à rappeler, le Premier ministre a semblé suggérer, dans l'une de ses interventions devant les organisations sociales locales, que le retour nécessaire aux fondements de la société et aux valeurs supérieures véhiculées par l'islam signifiait aussi -sans antinomie possible— l'accès intelligent aux sciences et au savoir dans un monde désormais sans pitié pour les retardataires. «Le progrès dans les pays arabes et islamiques ne saurait se réaliser sans le retour aux valeurs de tolérance, de coexistence et de quête obligée du savoir, véhiculés par l'islam», a constaté le Premier ministre. A partir de là, «l'avenir de l'Algérie reste tributaire de l'édification d'une civilisation fondée sur une économie forte et un attachement sans faille aux constantes de la nation, l'islam et les langues arabe et tamazight, outre la maîtrise des sciences et du savoir, seul garant d'une place dans le monde d'aujourd' hui», résumera M. Sellal. Mais il faudra aussi «conforter le front interne», ce qui signifie, au regard de M. Sellal, l'avènement d'une sorte de pacte entre l'administration et les administrés avec moins de bureaucratie, d'un côté, et plus de mobilisation citoyenne ou de sens civique, de l'autre. De la sorte, le chef de l'Exécutif en appelle à «l'esprit d'entraide de chacun, loin de toute haine ou rancoeur», et invite les citoyens à «revendiquer l'accès à leurs droits dans des cadres organisés, pacifiquement et sans recours aux dégradations, à l'insulte et à l'invective, autant de phénomènes étrangers à nos traditions». Et pour «ne jamais être l'objet de raillerie», comme l'a souhaité M. Sellal, l'Algérie se doit de réussir tous ces paris afin d'être au diapason d'un peuple réputé fier de son passé, assumant raisonnablement son présent, et résolument confiant en son avenir.