Les spécialistes participant au colloque scientifique sur l'autocontrôle de la glycémie ont affirmé samedi à Alger que le nombre de diabétiques est appelé à augmenter au sein de la société algérienne en raison de la croissance de l'espérance de vie. Le nombre des diabétiques de type 1 et 2 est appelé à augmenter au sein de la société algérienne en raison de la croissance de l'espérance de vie à 76 ans, a précisé le Pr Slimane Khalfa, membre de la Société algérienne de diabétologie, soulignant que le tiers des personnes âgées est atteint de diabète en Algérie. Il a cité à cet effet d'autres facteurs qui sont à l'origine de l'augmentation du nombre de diabétiques dans la société algérienne dont le changement des habitudes alimentaires, la sédentarité, la non pratique du sport et le tabagisme, outre l'obésité qui touche entre 18 à 20% de la population. 50% des cas sont âgés de moins de 60 ans, a-t-il précisé, soulignant la nécessité pour les pouvoirs publics de faire face à cette maladie qu'il qualifie de «fléau mondial», en raison de sa propagation. En dépit des moyens consacrés par l'Etat pour la prise en charge du diabète, M. Khalfa a indiqué que seulement 40% des patients reçoivent les soins adéquats, en raison de l'absence d'une éducation sanitaire chez le patient et son entourage. Le spécialiste a appelé à la mise en place d'un programme national de prise en charge de cette maladie, qui se base sur trois volets dont l'éducation sanitaire du patient, la formation du personnel paramédical et une entente nationale sur les méthodes de soins à adopter pour l'amélioration de leur qualité et l'obtention de bons résultats dans ce domaine. Le Pr Keddache Chawki, spécialiste en pédiatrie au CHU Frantz Fanon de Blida a mis l'accent sur la propagation de cette maladie chez les enfants, avec une moyenne de 4 cas sur 100.000 âmes, selon une enquête réalisée par le même CHU. 38% des enfants atteints de diabète qui se soignent dans ce CHU sont âgés de moins de 4 ans et 10% sont âgés de moins de 12 ans, a-t-il précisé. Concernant le coût du traitement, le Pr Keddache a indiqué que l'insuline coûte au trésor public 170 millions de dinars, les bandelettes utilisées pour mesurer le taux de glycémie 1 milliard 377 millions de dinars alors que le coût global de la prise en charge du diabète chez les enfants s'élève à 1milliard 760 millions de dinars. Il a en outre déploré la privation de 28 % de cette catégorie d'enfants du traitement, leurs parents n'étant pas affiliés à la sécurité sociale, appelant à la nécessité d'une prise en charge précoce de cette catégorie pour éviter les complications. Les spécialistes estiment que le traitement ne suffit pas, il faut l'accompagner d'une éducation sanitaire à laquelle participent aux côtés des spécialistes d'autres secteurs. Ils ont également appelé à renforcer la prévention à travers l'organisation de campagnes de sensibilisation, 40 % des diabétiques ignorent qu'ils sont atteints de la maladie et la plupart le découvrent par hasard après apparition des complications. Les spécialistes ont présenté à cette occasion deux lecteurs de glycémie (BG STAR et IBG STAR) distribués gratuitement aux malades.