Pour mieux faire connaître la maladie du diabète, le laboratoire danois Novo Nordisk a célébré, jeudi, la Journée mondiale de cette maladie chronique, qui coïncide avec le 14 octobre, en organisant un village de diabétiques baptisé «Unis pour le diabète». L'initiative s'inscrit dans le cadre de la campagne mondiale de lutte contre le diabète pour améliorer la sensibilisation aux signes annonciateurs de la maladie. Organisée en collaboration avec la Fédération algérienne des associations des diabétiques (FAAD), la Société algérienne de diabétologie et la Société algérienne des paramédicaux, cette manifestation vise à inciter le grand public à prendre conscience de l'augmentation de la prévalence de la maladie en Algérie, estimée, selon l'Institut national de la santé publique (INSP), à 12%. Selon les représentants du laboratoire, ce village a pour but de placer les personnes au cœur du traitement du diabète afin de «mieux le traiter pour mieux le combattre». Outre les spécialistes du domaine, à l'exemple du Pr Khalfa, président de la société algérienne de diabétologie, du Dr Benazouz et des représentants des laboratoires pharmaceutiques, la journée a regroupé des centaines de personnes, particulièrement les diabétiques à la recherche de conseils et d'orientation pour mieux se prendre en charge. Ces derniers ont eu l'occasion de s'enquérir auprès des éducateurs spécialisés invités à l'occasion, des explications et les orientations à propos de la maladie qui touche près de trois millions d'Algériens. Un atelier «dépistage santé» a été mis en place, où de nombreux visiteurs ont pu faire un dépistage pour mesurer le taux de glycémie, de la tension artérielle et de l'indice de masse corporelle. Trois autres ateliers d'éducation, de sensibilisation et de loisirs dédiés aux personnes diabétiques et non diabétiques ont été également ouverts tout au long de la journée, animées par des professeurs éminents, notamment en endocrinologie, en diabétologie, à l'image du Pr Sekkal, chef de service de diabétologie de Bab El Oued, le Dr Aouiche, chef de service de diabétologie de l'hôpital Mustapha Pacha et le Dr Benazouz du service ophtalmologie à l'hôpital de Bab El Oued. Par ailleurs, une marche-course de 2 km a eu lieu au stade du 20 Août, où une centaine de personnes y ont pris part, et ce, à partir de 14h. L'activité sportive a regroupé des participants de différentes franges d'âge. Le village diabétique est organisé les 13 et 14 octobre sur l'esplanade de l'Office Riadh El Feth. Propagation du diabète infantile Intervenu lors d'une conférence organisée à l'occasion de la Journée mondiale du diabète, le chef de service de diabétologie du CHU Mustapha Pacha, le Pr Aïssa Boudiba, a affirmé que le diabète infantile est en constante augmentation en Algérie. La propagation de cette maladie difficile à traiter chez les enfants est liée, selon lui, à l'alimentation déséquilibrée, riche en graisses et en glucides, ainsi qu'au facteur héréditaire. L'intervenant a insisté sur l'importance d'une campagne de sensibilisation de la société sur ce phénomène. Il y a lieu de rappeler que le taux d'atteinte diabétique chez l'enfant était de 9 cas pour 100 000 naissances vivantes, selon le registre du centre hospitalo-universitaire d'Oran (CHUO) et de 8 cas pour 100 000 pour les enfants âgés entre 0 et 14 ans, selon le registre du CHU Mustapha Pacha. Concernant la prévalence du diabète dans le pays, il a indiqué que la maladie touchait de plus en plus la tranche d'âge de 40 ans et plus, sans pour autant atteindre un degré grave comme dans les pays développés. Il a toutefois évoqué les difficultés rencontrées par les diabétiques pour faire leurs consultations et examens. Selon l'étude de l'OMS, la «prévalence du diabète est en augmentation rapide dans les pays en développement et la vitesse de cette augmentation est beaucoup plus élevée que ce qui s'était passé dans le monde occidental il y a 30 ou 40 ans». Interrogé par nos soins, le Dr Oulmane, de l'INSP, a estimé qu'un nombre important de prédiabétiques ignore être atteint de cette maladie. «Une partie de la population diabétique est méconnue.» On estime que pour chaque malade diabétique découvert, il y a un diabétique méconnu. Cette maladie chronique s'accompagne souvent de graves complications, comme la gangrène ou la cécité. La personne diabétique doit être suivie régulièrement. Selon la même source, plusieurs facteurs contribuent à l'apparition de cette maladie, notamment le stress dans lequel vit une grande partie de la population ou le régime alimentaire comme l'excès de gras et l'excès du sucré. Le Dr Oulmane a fait noter que la tranche d'âge des personnes atteintes a énormément baissé pour toucher les trentenaires. 25% des jeunes sont, en effet, des insulino-dépendants. Une enquête épidémiologique effectuée par l'Institut national de la santé publique (enquête Tahina) a situé la prévalence du diabète en Algérie à 12,9%.