Les participantes à la conférence nationale sur la femme travailleuse et le dialogue social ont adopté, jeudi à Alger, le projet de charte de la femme travailleuse qui vise à «consolider le rôle de la femme» dans le domaine professionnel et encourager sa contribution au processus de développement. La charte prévoit à travers ses articles, de «consacrer un quota minimal de 30%» d'emplois aux femmes dans tous les domaines en tenant compte des diplômes, compétences et expériences. Selon l'article 7 du projet de charte «les employeurs publics et privés s'engageraient à respecter le quota proposé» et, en contrepartie, des mesures incitatives fiscales, parafiscales et bancaires seront accordées aux entreprises publiques et privées». Composée d'une vingtaine d'articles, la charte souligne la nécessité de consacrer aux femmes un quota de 30% des postes de responsabilité à tous les échelons de la hiérarchie syndicale tout en réservant un quota de 30% au minimum des postes supérieurs ouverts au sein des établissements publics, administratifs et à caractère économique. L'article 14 propose de prolonger le congé de maternité à 18 semaines tandis que les modalités d'application de cette disposition doivent être précisées. La charte insiste sur l'impératif de prolonger le droit aux heures d'allaitement à deux années, d'alléger les horaires de travail des parents ayant à charge des enfants présentant un handicap et d'accorder à la femme qui accueille un enfant dans le cadre de la Kafala un congé de maternité sur présentation des pièces justificatives. Le document du projet de charte a fait l'objet d'enrichissement et d'examen au niveau des ateliers de travail de cette conférence. Il s'agit d'une synthèse de nombreuses propositions ayant sanctionné les conférences régionales sur la femme travailleuse en 2013 qui ont regroupé les représentantes de divers secteurs, syndicats, et associations féminines. La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Souad Bendjaballah a annoncé, au terme des travaux, un projet d'installation d'une commission intersectorielle regroupant des syndicalistes et des représentantes de la société civile pour la mise en place des mesures d'application de cette charte. Elle exhorté, à cette occasion, la femme élue et celle activant dans le mouvement associatif à accompagner la femmes au niveaux local et rural notamment en lui faisant part des mesures prises par l'Etat pour l'associer au processus de développement. La conférence dont les travaux ont débuté mercredi a été marquée par la participation de plus de 200 personnes représentant les départements ministériels concernés, les deux chambres du Parlement, des syndicats et des associations féminines. Cette rencontre de deux jours avait pour objectif de renforcer le rôle économique de la femme active et d'améliorer le taux de participation de la femme aux concertations et dialogues collectifs.