Les préparatifs pour la Journée internationale de la femme, coincidant avec le 8 mars, sont à pied d'oeuvre. Pour ce faire, une charte de la femme travailleuse a été adoptée jeudi dernier à Alger. Elle prévoit à travers ses articles, de «consacrer un quota minimal de 30% d'emplois aux femmes dans tous les domaines en tenant compte des diplômes, compétences et expériences». Le projet de charte vise à «consolider le rôle de la femme» dans le domaine professionnel et d'élever son taux de participation. La charte a été adoptée à l'issue des travaux de la Conférence nationale sur «la femme travailleuse et le dialogue social», organisée les 26 et 27 février par le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, conjointement avec celui de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme. L'article 7 de la charte stipule que «les employeurs publics et privés s'engageraient à respecter le quota proposé et, en contrepartie, des mesures incitatives fiscales, parafiscales et bancaires seront accordées aux entreprises publiques et privées». La charte souligne également la nécessité de consacrer aux femmes un quota de 30% des postes de responsabilité, à tous les niveaux de la hiérarchie syndicale, tout en réservant un quota de 30% au minimum des postes supérieurs ouverts au sein des établissements publics, administratifs et à caractère économique. Le congé de maternité sera prolongé à 18 semaines, selon l'article 14. La charte propose, en outre, la prolongation des heures d'allaitement à deux années et l'allègement des horaires de travail des parents ayant à charge des enfants présentant un handicap. Aussi, la femme, qui accueille un enfant dans le cadre de la kafala, devrait, selon le projet, bénéficier d'un congé de maternité sur présentation des pièces justificatives. Mme Souad Bendjaballah, ministre de la Solidarité nationale, a annoncé à l'issue des travaux un projet d'installation d'une commission intersectorielle regroupant des syndicalistes et des représentantes de la société civile pour la mise en place des mesures d'application de cette charte. Lors du premier jour des travaux, le ministre du Travail, M.Mohamed Benmeradi, avait indiqué que «sur les 140.000 primo demandeurs d'emploi recrutés en 2013 dans le cadre du dispositif d'insertion professionnelle, 66.000 sont des femmes, ce qui représente un taux appréciable de 47%» ajoutant que «la participation de la femme travailleuse au développement économique est un processus irréversible». Pour sa part, le SG de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi-Saïd avait déploré l'absence de la gent féminine dans les représentations syndicales. Dans ce sens, il a appelé à aller vers la création d'une fédération des femmes. Ce qui est évident, c'est que la femme travaille et travaillera davantage, et si l'homme ne pense pas à faire un consensus, bientôt, les rênes lui échapperont.