Le Mali, la Libye, le Sahel et l'industrie sont au centre de la visite officielle du ministre français des Affaires étrangères et du développement international, Laurent Fabius, qu'il effectue aujourd'hui et demain en Algérie à l'invitation de son homologue algérien, Ramtane Lamamra, ont annoncé le Quai d'Orsay et le ministère des Affaires étrangères algérien. Cette visite intervient quelques semaines à peine après celle du ministre français de la défense, M. Jean Yves Le Drian. «M. Laurent Fabius sera accompagné, lors de cette visite, d'une forte délégation composée de parlementaires, de hauts responsables du ministère français des Affaires étrangères et du développement international et d'une vingtaine de chefs d'entreprises», précise un communiqué du ministère algérien des Affaires Etrangères. «Cette visite s'inscrit dans le cadre de la convention bilatérale portant création du comité intergouvernemental de haut niveau, conclue entre les deux pays en décembre 2013 qui prévoit l'instauration d'un dialogue politique régulier entre les deux pays au niveau des Premier ministres, des ministres des Affaires étrangères et des secrétaires généraux», ajoute la même source. Lors de cette visite, M. Laurent Fabius sera reçu par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, et par le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal. Le ministre français aura également des entretiens avec M. Ramtane Lamamra, élargis aux deux délégations, «à l'occasion desquels les deux parties feront le point de l'évolution de l'ensemble des dossiers inscrits sur leur agenda bilatéral et des questions régionales et internationales d'intérêt commun», a-t-on indiqué. Il rencontrera aussi le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, pour évoquer les perspectives de renforcement du partenariat industriel et technologique entre les deux pays. «La France figure parmi les premiers partenaires de l'Algérie. Les deux pays ambitionnent d'approfondir le partenariat à travers la création de grandes écoles spécialisées dans le management, l'économie industrielle, la logistique et les métiers de l'industrie, et ce dans le souci de renforcer le transfert du savoir-faire français dans ces domaines», a-t-on souligné de même source. A l'occasion de cette visite, les deux parties aborderont également «les voies et moyens permettant de renforcer la coopération éducative et universitaire à travers le lancement d'un nouveau programme refondé de formation universitaire financé par les deux pays», a-t-on conclu. Selon le Quai d'Orsay, ce déplacement sera l'occasion de poursuivre les concertations bilatérales sur les questions sécuritaires régionales, et notamment sur le Mali et la Libye. Les questions économiques occuperont aussi un large segment de ce déplacement. Le Ministre sera accompagné d'une délégation d'entrepreneurs français et poursuivra ainsi l'accompagnement des projets de partenariats industriels. Le Ministre poursuivra les discussions bilatérales sur l'ensemble des projets de coopération tournés vers la jeunesse, et notamment sur les questions de formation et d'employabilité. Il évoquera aussi les questions relevant des liens humains très denses entre la France et l'Algérie. La lecture des deux annonces officielles de cette visite laisse déduire que la coopération sécuritaire sera l'essentiel des entretiens prévus, à la faveur de la dégradation de la situation à nos frontières, libyennes notamment. Toutefois, les questions économiques continuent de représenter le segment coopératif le plus riche entre l'Algérie et le France. Ce dernier pays vient de confirmer son attractivité des investissements étrangers selon le classement de AT Kearney «Foreign Direct Investment Confidence Index». Pour l'Algérie, les chiffres du CNRC donnent à réfléchir encore sur le climat des affaires puisqu'une baisse des enregistrements des sociétés étrangères a été annoncée. Ce sera donc l'occasion de miser sur les investissements industriels et de faire le bilan des échanges entre les deux pays, histoire d'encourager les Français à investir plus en Algérie à même de s'inscrire dans la durée.