N'ayant rien vu venir de leur tutelle alors qu'ils entament leur cinquième semaine de grève, une cinquantaine de praticiens et de praticiens spécialistes de santé publique de la wilaya d'Oran ont participé jeudi au sit-in initié conjointement par le SNPSP et le SNPSSP devant le siège de la direction de la Santé, de la Population et de la réforme hospitalière. Désormais, les deux syndicats ont décidé -de faire sortir la protesta dans la rue- pour alerter l'opinion publique et impliquer les responsables locaux à prendre leurs responsabilités. Selon tous les participants, l'indifférence affichée par la tutelle est synonyme de mépris envers les deux corporations et qu'abstraction faite de l'aspect salarial, la question se pose plus que jamais en termes de dignité. Les mêmes interlocuteurs ont également insisté que le nombre de participants ne peut nullement refléter le degré de mobilisation- étant donné que des confrères et consœurs à eux et qui adhèrent pleinement aux revendications formulées par la base syndicale des deux organisations- se trouvent dans les lieux de travail, soit pour assurer le service minimum, soit pour les gardes médicales. Le fait que les citoyens aient une solution de rechange en se rabattant sur le privé est vu par les responsables du secteur comme étant un facteur qui ne favorise pas la continuité du mouvement appelé à s'effriter, a également indiqué un praticien spécialiste. Mais cette hypothèse est loin d'être plausible. Les citoyens font le distinguo entre les deux secteurs et reconnaissent que la prise en charge dans le public est en dessus de toute considération mercantile. Cette forme de contestation, a expliqué un syndicaliste, se poursuivra régulièrement tous les mercredis ou jeudis devant les instances concernées. Cela tant que la tutelle ne reconsidère pas sa position et le fait que le statut général du praticien tel que publié dans le Journal officiel est différent dans le fond et dans la forme à la mouture arrêtée avec le partenaire social -ne peut constituer un fait accompli- car dans un passé récent, la Loi sur les hydrocarbures a été révisée et amendée. En plus du regroupement devant la DSP, les initiateurs de l'action ont remis au premier responsable de la DSP le communiqué confectionné avant l'entame de la grève cyclique, devenue illimitée, un document qui reprend les trois revendications centrales des deux corporations, à savoir l'annulation du statut général, un régime indemnitaire plus adapté et un droit au logement au même titre que d'autres corps hors-fonction publique.