Dans un entretien publié hier sur le site TSA, le président de la FAF Mohamed Raouraoua , a clairement fait savoir que l'Algérie devra s'aligner sue la nouvelle ère du professionnalisme dès la saison prochaine « D'abord, nous n'avons pas décidé de passer au professionnalisme récemment. La Loi modifiant l'ordonnance sur le sport et qui prévoyait déjà le passage au professionnalisme est sortie en 2004. Les textes d'application ont été publiés quelque temps après. Aujourd'hui, nous disposons de tout l'arsenal juridique permettant la création de clubs professionnels et d'une compétition professionnelle. Lors de mon élection à la tête de la FAF, j'avais également dit que l'un des axes principaux de mon action était principalement l'Equipe nationale et sa qualification au Mondial. C'est chose faite, grâce à Dieu. Ma deuxième priorité affichée était la mise en place d'une Division professionnelle pour deux raisons majeures ». a - t - il indiqué avant de citer ces raisons «la première : aujourd'hui, notre football a besoin de se professionnaliser pour produire des joueurs capables d'alimenter notre élite nationale. Deuxièmement, il fallait passer à une meilleure gestion des clubs pour assurer la transparence, une meilleure formation des jeunes talents et surtout créer un championnat national digne de ce nom où les joueurs seront de vrais professionnels. A titre d'exemple, aujourd'hui, nous avons des clubs qui ont des joueurs avec des contrats signés dans des conditions anormales. Beaucoup de joueurs ne sont pas déclarés. La situation n'est pas celle qu'elle devrait être dans un milieu de football professionnel. » A la question de savoir si le délai accordé aux clubs n'est pas court, le boss Fafien a ajouté « Les récentes décisions prises par le Chef de l'Etat -et qui sont exceptionnelles- font que nous devons démarrer le plus tôt possible à la professionnalisation. Les conditions offertes ne vont pas se reproduire régulièrement d'autant qu'aucun pays, à ma connaissance, n'offre de telles conditions pour le passage au professionnalisme de ses clubs de football. Aujourd'hui, le passage en club professionnel est très simple. Il suffit d'une résolutions de l'Assemblée générale qui mandaterait une personne pour créer la société. Une fois la société créée, en Sarl ou Spa, elle a automatiquement accès aux aides décidées par le Chef de l'Etat ». « J'ai bon espoir de voir beaucoup de clubs professionnels » Affirmant que son instance est en train de formuler des propositions pour introduire dans la prochaine Loi de Finances complémentaire des avantages fiscaux et des réductions sur les charges sociales, y compris sur la fiscalité des salaires des joueurs, Raouraoua a donné un aperçu sur la façon que les clubs vont prendre pour gérer ce passage « A la Fédération, dès que les premiers clubs rempliront ces conditions, nous créerons dès la saison prochaine un championnat national professionnel. Jusqu'à 16 clubs, nous aurons une seule Division. Au-delà, nous réfléchirons à faire des groupes et si tous les pensionnaires des Divisions Une et Deux sont prêts, nous créerons une première division et une deuxième division professionnelles comme c'est le cas ailleurs, comme en Europe par exemple. Ceux qui n'arriveront pas à se conformer dans les délais continueront à jouer dans les Divisions qui sont les leurs actuellement. Mais j'ai bon espoir de voir beaucoup de clubs intégrer le championnat professionnel dès la saison prochaine ». «Une commission de gestion va gérer nos affaires » Parlant de la nouvelle instance qui aura à gérer cette période avant l'instauration du professionnalisme, Raouraoua a expliqué ainsi «nous avons décidé de créer une Commission de gestion de la Division professionnelle au niveau de la Fédération. Cette Commission sera la préfiguration de la future Ligue du football professionnel comme cela existe en France par exemple. Notre objectif est de disposer d'une élite nationale qui sera organisée de la même manière que dans les pays développés pour asseoir définitivement la refondation de notre football et son développement. Nous voulons créer les conditions nécessaires pour l'émergence d'une élite nationale qui sera toujours présente pour défendre dignement les couleurs de l'Algérie dans les compétitions internationales » « Des aides publiques pour accompagner ce passage » A une question sur le coût de cette opération de passage au professionnalisme, le premier responsable de la FAF a fait savoir qu'il n'y a pas de chiffres à donner « On ne peut pas parler de coût. Ce sont des aides publiques pour accompagner un passage obligatoire vers le professionnalisme. Comme vous le savez, la FIFA a mis en place un règlement adopté il y a deux ans qui obligera à partir 2011 tous les clubs qui participent aux compétitions internationales à disposer d'une licence FIFA. Or, la licence FIFA c'est d'abord un club professionnel organisé selon les critères d'une société. Un club qui dispose aussi de toutes les structures centre de formation, catégories jeunes qui participent aux championnats et une gestion totalement transparente » «Droits TV on est passés de 400.000 à 2M. EUROS» Pour les droits TV, Raouraoua a préféré dire qu'il y'a une amélioration considérable « Concernant les droits TV, on est passés de 400.000 euros il y a quelques années à 2 millions d'euros aujourd'hui pour la première division. Il faut savoir aussi que la plupart des clubs de première Division fonctionnent actuellement avec des budgets de 4 millions d'euros. Le sponsoring est également bien développé. Ce qui vous fait dire que le football manque de moyens financiers, c'est sans doute l'opacité et l'absence de transparence dans la gestion des clubs. Si les comptes étaient complètement transparents, on se rendrait compte qu'il y a beaucoup d'argent dans le football national. Par ailleurs, les décisions annoncées par le président de la République ne sont que des mesures d'accompagnement pour le passage à la professionnalisation. D'autres mesures sont envisagées comme la création d'un fonds national de développement du football. Il y a aussi les différentes subventions accordées par les communes et les Wilayas et par les ministères aux clubs...Ces sommes sont importantes. Dans l'avenir, elles seront distribuées aux clubs professionnels en fonction de critères qui seront définis : formation des jeunes, titres remportés, joueurs fournis à l'équipe nationale, etc. « La violence fait partie des cahiers de charges » Le volet concernant la violence a été également évoqué dans cet entretien comme il l'a affirmé ainsi « La lutte contre la violence dans les stades fait partie du cahier des charges des clubs professionnels. Mais la violence existe aussi bien dans le monde amateur que chez les professionnels. C'est un problème de gestion du sport en général, des clubs, des comités de supporters et d'éducation. Il faut savoir lutter contre la violence, en mettant en place des dispositifs pour la juguler, voire l'éliminer définitivement. »