Quelle fut notre surprise, de voir les stands des entreprises d'étude et de conseil à l'investissement, jadis déserts, assaillis, cette année, par des entrepreneurs algériens à la recherche d'aide et d'accompagnement. Par Habib Raouf Quelle fut notre surprise, de voir les stands des entreprises d'étude et de conseil à l'investissement, jadis déserts, assaillis, cette année, par des entrepreneurs algériens à la recherche d'aide et d'accompagnement. En effet, et depuis le début de la FIA (Mercredi), il suffit de faire un tour du coté des entreprises, dites de Conseil et d'Etude pour l'Investissement, pour voir le nombre impressionnant d'investisseurs algériens, petits et grands, à la recherche de conseils et d'aides au développement. «Qui a dit que les algériens n'aimaient pas investir? Qui a dit que les chefs d'entreprises locales négligeaient le volet des études de projet et autre conception d'ensembles? Ce sont là des idées reçues stériles et destructrices avec lesquelles on nous bassinent», s'est écrié un gérant d'une entreprise de conseil. «Je n'arrête pas de recevoir des entrepreneurs friands de conseils. Ils sont conscients de leurs utilités» a-t-il enchaîné. Il est conforté dans ses propos par un futur investisseur, intéressé par le marché des corps gras : « évidemment que sommes conscients de la valeur des études de faisabilité, des conseils en investissement, c'est d'ailleurs pour cela que je me suis déplacé de Bejaia». «D'ailleurs je n'ai jamais vu quelqu'un faire faillite en investissant dans la formation par exemple» a-t-il conclu d'un ton ferme. Et il n'est pas le seul à être dans cette situation. Ils sont nombreux à s'être déplacés à la Foire pour s'enquérir des formules proposées par les entreprises de conseil, que ces investisseurs maitrisent finalement peu. Il y'en a qui veulent investir dans le bâtiment, d'autres dans la santé et la création de cliniques privées. La majorité d'entre eux veulent créer des usines de production, poussés par les facilités de l'Etat, mais la plus grande partie des investisseurs rencontrés ne savent pas encore dans quel créneau s'aventurer. C'est pour cela qu'ils s'adressent à des prestataires de conseils et d'accompagnements. Autre spécificité remarquée chez nos entrepreneurs, leur découragement vis-à-vis des prêts bancaires. «Si je réussis à rassembler tous mes besoins sur fonds propres, je ne ferai pas appel aux banques» a-t-on entendu plusieurs fois. En cause, la lenteur des établissements financiers quant à l'étude des dossiers. Des délais qui peuvent mettre en péril les projets de ces entrepreneurs enthousiastes. Joint-ventures : les français en veulent Concernant les partenariats, et à l'occasion du plus grand rassemblement d'entreprises étrangères dans notre pays, la FIA est bien partie pour être le plus grand vivier de coopération, algéro-étrangère. Si certains pays, à l'image du Canada, sont représentés par des mastodontes (SNC Lavalin, Bombardier) avec lesquelles des partenariats seraient improbables avec nos PME, d'autres sont venues avec la ferme et avouée intention de créer des joint-ventures ici, notamment au niveau du pavillon Français. «Vous êtes francophones, les compétences sont là, le marché existe. Tout nous pousse à créer des partenariats avec vous» insiste un informaticien français : « pour peu qu'il y ait moins de restrictions ». Lui est là depuis 4 ans, et selon ses propres dires, les affaires fonctionnent. Surtout avec les opérateurs privés. Malheureusement, pour lui aussi, le bat blesse au niveau des banques. Celles-ci même, s'il n'est pas en contact directs avec elles, lui bloquent certaines opportunités d'affaires, à cause, disait-il, de leur prudence exagérée. Certains de ses clients ont même du mal à lui payer son dû, pour les mêmes raisons. Il ne compte pas pour autant baisser les bras pour si peu. «Nous resterons tant vous nous aimerez autant qu'actuellement» a-t-il conclu.