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La Banque mondiale critique Israël sur l'aide aux Palestiniens Les milliards de dollars d'aide internationale engagés en faveur des Palestiniens n'ont qu'un faible impact économique
Les milliards de dollars d'aide internationale engagés en faveur des Palestiniens pour soutenir le processus de paix avec Israël n'ont qu'un faible impact économique en raison des restrictions israéliennes sur les déplacements et le commerce, souligne la Banque mondiale dans un rapport publié dimanche. En dépit des 7,7 milliards de dollars promis en décembre dernier aux Palestiniens, estime le rapport, le revenu par habitant tant en Cisjordanie que dans la bande de Gaza ne progressera pas en 2008. Il pourrait même baisser. En Cisjordanie, les maigres gains de croissance attendus ne suffiront pas à compenser la "sévère contraction" de l'activité économique dans la bande de Gaza, que contrôlent les islamistes du Hamas. Depuis que le mouvement de la résistance islamique y a pris le dessus sur les forces du Fatah, en juin dernier, Israël a renforcé son blocus du territoire côtier. "Si l'Autorité palestinienne a avancé, bien que lentement, dans ses réformes économiques, peu de progrès ont été enregistrés sur l'assouplissement des contraintes sur les déplacements et l'accès", souligne la Banque mondiale. L'impact de ces restrictions, dont les centaines de postes de sécurité ou barrages routiers en Cisjordanie, "ne peut pas être sur-estimé", peut-on encore lire dans ce rapport. En réponse à la prise de Gaza par le Hamas, Mahmoud Abbas a limogé le gouvernement d'unité nationale et nommé une nouvelle administration en Cisjordanie. L'aide occidentale, qui était gelée depuis la victoire des islamistes aux élections législatives de janvier 2006, a repris elle après la relance du processus de paix israélo-palestinien actée par la conférence d'Annapolis, en novembre. Mais les discussions n'ont pas produit d'avancées majeures et les autorités israéliennes sont réticentes à lever les postes de sécurité et points de contrôle installés en Cisjordanie. Les Palestiniens dénoncent eux une punition collective qui entrave leurs déplacements et les échanges commerciaux. En 2008, le PIB des territoires palestiniens devrait progresser de 3%, selon les projections du FMI. Mais "en prenant en compte la croissance de la population, on peut conclure que dans le cadre actuel des restrictions sur la circulation, le revenu par habitant baissera ou stagnera", précise la Banque mondiale. Dans la bande de Gaza, le resserrement du blocus israélien a "considérablement érodé le socle du secteur privé qui demeurait dans l'économie, et d'une manière qui est progressivement plus difficile à inverser". Quelque 96% des activités industrielles auraient été suspendues dans la bande côtière, ajoute la Banque mondiale citant des associations d'entrepreneurs de Gaza.