Préoccupation n Les chefs de délégation du Quartette réunis en marge de la conférence des donateurs pour la Palestine s'inquiètent de l'extension de la colonisation israélienne à El-Qods occupée. Au-delà des 5,6 milliards réclamés par les Palestiniens eux-mêmes, la communauté internationale réunie, hier, lundi, à Paris, a promis d'apporter un soutien financier massif à l'Autorité palestinienne qui a réussi à rassembler 7,4 milliards de dollars. Le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, a immédiatement salué un «vote de confiance» à l'égard de l'Autorité palestinienne, aux prises avec le mouvement Hamas qui a pris le contrôle, en juin dernier, de la bande de Gaza et est confronté aux restrictions d'accès imposées par Israël. «Le vrai vainqueur, c'est l'Etat palestinien», a assuré le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, en concluant cette rencontre qui a réuni 87 pays et institutions internationales. «Nous visions 5,6 milliards de dollars, nous avons obtenu 7,4 milliards, dont 3,4 prévus dès 2008, ce qui n'est pas mal, ce qui est même beaucoup», a-t-il annoncé. Cette réunion «a donné un signal fort de soutien politique et financier au gouvernement du président Mahmoud Abbas et du Premier ministre Salam Fayyad, et à leur vision du futur Etat palestinien», a souligné le communiqué final de la Conférence des donateurs pour l'Etat palestinien. De Gaza, le Hamas a immédiatement dénoncé la conférence de Paris comme étant une «dangereuse conspiration». Le mouvement a estimé que l'objectif réel des donateurs était d'approfondir les divisions entre Palestiniens et de «renforcer les forces de sécurité» du président Abbas. La conférence visait à conforter les espoirs de paix encore fragiles nés de la réunion fin novembre dernier à Annapolis aux Etats-Unis, où Israéliens et Palestiniens se sont engagés à œuvrer en vue d'un Etat palestinien fin 2008. La Commission européenne, principal contributeur d'aide aux Palestiniens, a annoncé le déblocage de 650 millions de dollars tandis que les Etats-Unis vont fournir, en 2008, une contribution de 555 millions de dollars. Parmi les principaux contributeurs, l'Arabie saoudite a promis 500 millions de dollars, selon les organisateurs. L'Algérie a décidé de contribuer pour un montant de 10 millions de dollars pour marquer «symboliquement» son soutien à la conférence des donateurs de Paris, a annoncé le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Abbas, qui se voit politiquement conforté par le résultat de la réunion, avait appelé la communauté internationale à rapidement financer son gouvernement pour éviter une «catastrophe totale» dans les Territoires. Il a insisté sur l'arrêt de toutes les activités de colonisation sans exception de la part d'Israël. Abbas a reçu l'appui du Quartette pour le Proche-Orient qui se réunissait en marge de la conférence et a exprimé son «inquiétude» quant à l'extension de la colonisation à Jérusalem-Est après le lancement par Israël d'un appel d'offres pour la construction de 307 logements supplémentaires à Har Homa. Des prix Nobel appellent à la paix l Soixante-neuf prix Nobel et une centaine de députés européens ont signé une pétition en faveur de la poursuite du processus de paix au Proche-Orient, à l'occasion de la Conférence internationale d'aide aux Palestiniens. Selon l'ONG française Peace lines, à l'origine de cette pétition, 69 Prix Nobel parmi lesquels le dalaï-lama, l'Iranienne Shirin Ebadi ou le physicien français Georges Charpak, 97 députés européens et des personnalités ont signé un appel intitulé «Contre la terreur, pour le sens commun». «Nous saluons de tout cœur le courage des dirigeants et citoyens israéliens et palestiniens qui avancent audacieusement sur la voie de la justice et du sens commun», indique le texte publié sur le site en ligne de l'ONG. Plusieurs signataires, dont l'Américain Elias Corey (prix Nobel de chimie,1990) et le Français François Jacob (prix Nobel de médecine, 1965), ont confirmé leur soutien à cette initiative. L'ONG Peace lines a été créée en 1993, au moment de la guerre en Bosnie. Elle a pour objectif de mobiliser en faveur de la paix des personnalités de divers horizons, notamment des Prix Nobel, afin d'interpeller les dirigeants, selon son responsable, Yacov Claudé. Dans le passé, l'ONG a déjà lancé des pétitions pour la Bosnie et l'Algérie. «Les dirigeants ne sont pas si sourds qu'on le croit. Quand des voix autorisées s'adressent à eux, ils entendent», assure-t-il.