A l'instar de tous les pays du monde, l'Algérie célèbre aujourd'hui la Journée mondiale de la liberté de la presse, qui coïncide avec la date du 3 mai de chaque année. A cette occasion, il n'est pas moins utile de revenir sur les avancées énormes que la corporation journalistique a enregistré en Algérie ces deux dernières décennies. En effet, un simple constat qu'il y a lieu de dresser confirme que l'Algérie est le premier pays en Afrique du Nord et dans le monde arabe qui dispose d'une presse libre. Depuis l'ouverture sur le pluralisme politique, incarné par la Constitution de 1989, l'Algérie s'est engagée dans une voie abolissant graduellement les restrictions imposées aux médias et aux journalistes, en général, dans l'exercice de leur fonction. Comparativement aux autres pays de la région, la corporation en Algérie dispose d'une marge de manœuvre appréciable qui lui permet d'alimenter un débat contradictoire sur divers sujets de la vie de la société sans, pour autant, faire objet de restrictions quelconques ou subir des pressions de quelque nature qu'elles soient. Le constat a été relevé maintes fois par des organisations internationales des droits de l'homme ou celles de défense de la liberté de la presse. Toutefois, un simple regard rétrospectif sur le parcours emprunté par le secteur de la communication depuis son ouverture sur la pluralité, permet de se rendre compte de la nette évolution et de l'essor que connaît la presse indépendante en Algérie. Outre le nombre important de titres, la diversité éditoriale, elle aussi, est à apprécier. Pour développer au mieux la presse indépendante en Algérie et le maintien de son cachet de diversité, le gouvernement, lui aussi, n'a pas été avare en matière d'actions qui ont été menées au profit des différents titres de la presse qu'elle soit du secteur privé ou public. Au registre des actions qui ont été menées dans ce sens, et pour ne rappeler que les réalisations de ces dernières années, il y a lieu de citer l'amélioration de la qualité du service fourni par les imprimeries publiques en permettant à l'ensemble des titres de la presse nationale d'adopter la couleur dans leurs éditions. Néanmoins, la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse en Algérie cette année aura un cachet particulier pour les professionnels du secteur. En effet, depuis quelques jours, la corporation vient de se doter d'un statut particulier que le ministère de la Communication a mis au point en collaboration avec des représentants des travailleurs du secteur, qu'ils soient du privé ou du public. Le statut permettra ainsi de définir le rôle du journaliste dans la société ainsi que l'ensemble de ses droits et obligations. Avec l'adoption du statut, le gouvernement vient de faire montre, non seulement, de sa volonté de préserver la liberté de la presse mais de contribuer aussi à sa promotion et son épanouissement. Par ailleurs, il est utile de préciser que la Journée mondiale de la liberté de la presse a été instaurée par l'assemblée générale des Nations unies en décembre 1993 après la tenue d'un séminaire sur le développement d'une presse africaine indépendante et pluraliste. Ce séminaire s'est déroulé à Windhoek (Namibie), en 1991, et a conduit à l'adoption de la déclaration de Windhoek sur la promotion de médias indépendants et pluralistes.