Les banques sont les interlocuteurs privilégiés dans la recherche du financement nécessaire à l'activité de l'entreprise, à son développement et à ses acquisitions en biens immobiliers ou d'équipement. Des experts, qui se sont réunis hier à l'hôtel Sofitel à Alger, ont souligné l'importance du financement à court terme perçu comme un outil de développement pour les PME-PMI, mais assorti de contrat d'assurance crédit pour garantir le risque d'impayé par les entreprises. Intervenant lors d'un séminaire sur le "Financement à court terme des PME", organisé par la Compagnie algérienne d'assurance et de garantie des exportations (Cagex) et la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie (CFCIA), le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), Abderrahmane Benkhalfa, a plaidé en faveur de la promotion du financement à court terme qualifié de "levain pour la croissance des PME-PMI". "Les crédits à court terme permettent aux entreprises de s'autofinancer pour fonctionner quotidiennement", a-t-il dit, en précisant que ce type de financement est "actuellement en pleine expansion" en Algérie en raison de l'augmentation du tissu PME-PMI, estimé à plus de 90.000 entreprises. Il a appelé à plus de "vigilance" avant l'octroi de crédits en mettant en place des instruments appropriés de garantie aussi bien pour la banque que l'entreprise. Il a cité entre autres mesures de couverture de risque, la maîtrise de risque, la connaissance de l'entreprise, la gestion des créances et leur recouvrement. Selon lui, le financement à court terme "se développe à deux chiffres (+14%) et les stocks de crédits vivants sont estimés à plus de 2.200 milliards DA, dont plus de 50% de ces crédits vont aux PME et ménages". Il a, dans ce sillage, indiqué que l'objectif assigné à cette rencontre est précisément de ne pas "banaliser" le crédit à court terme, qui "est un élément de croissance économique qu'il ne faut pas perdre de vue". Le directeur commercial de la Cagex, Saim Akli, a estimé, de son côté, que les opérateurs algériens n'ont pas encore acquis la "culture" de l'assurance crédit dans leurs transactions commerciales internationales. "La problématique qui se pose est que ces opérateurs minimisent la portée de l'assurance crédit, alors qu'elle garantit la gestion et la protection des postes clients des entreprises", a-t-il ajouté. Les assurances "facultatives des entrepreneurs ne sont pas courantes chez nous contrairement aux autres pays", a-t-il regretté, relevant que la Cagex s'emploie actuellement à un travail de "proximité" pour se rapprocher des opérateurs afin de leur expliquer les avantages de l'assurance crédit. De son côté, le représentant de la Compagnie française d'assurance des exportations (Coface), Jean-Marc Pons, a présenté les systèmes d'information et d'analyse du risque on line (@Rating). Ce système permet à la banque d'avoir "une opinion rigoureuse sur la solvabilité d'une entreprise et à cette dernière d'obtenir des crédits indépendamment du pays où elle se trouve", a-t-il expliqué, rappelant que les entreprises et banques algériennes utilisent ce système. Ce système, selon lui, présente des avantages, comme la prestation de services de qualité qui combine l'information commerciale et l'expérience.