La révolution algérienne et l'émancipation dans la poésie arabe a été au centre des débats de la quatrième journée de la 2e édition de l'Okadhiate d'Alger, organisée à la salle "El-Mouggar" à Alger, sous le slogan "la poésie arabe et les luttes de libération".La conférence a été l'occasion pour les spécialistes syriens Ahmed Doughane et Mahmoud El-Rabdaoui ainsi que pour l'algérien Yahia Cheikh Salah, de présenter certains poètes arabes notamment syriens qui ont évoqué, dans leurs poèmes, la révolution algérienne et la lutte du peuple algérien contre l'occupation française. Présentant une communication sur "la portée de la révolution algérienne dans la poésie syrienne", Mahmoud El-Rabdaoui a évoqué certaines oeuvres de poètes syriens à l'instar de Nizar Qabbani et Souleimane El-Aissa, dans lesquelles ils ont exprimé leur soutien à la cause algérienne, lors de la période coloniale. La poésie de Nizar Qabbani, surnommé par les jeunes, poète de la femme, de l'amour et du libre verbe, traite également des questions du nationalisme et de l'humanité, a souligné le spécialiste, citant à cet effet, le poème de "Djamila Bouhired", qu'il a composé en hommage à cette valeureuse moudjahida. M. El-Rabdaoui a également mis l'accent sur le rôle de l'émir Abdelkader dans la réconciliation des différents groupes et communautés dans l'actuelle Syrie, estimant que l'histoire se répète, en référence à la crise que vit le Liban actuellement, en raison notamment de l'absence d'un homme de la stature de l'Emir Abdelkader pour contribuer au dénouement de la crise et consacrer la culture de la paix et de la réconciliation. Pour sa part, Yahia Cheikh Salah a évoqué la poésie de la détention, qualifiée de résistance littéraire, affirmant que “la créativité du détenu se démarque par une foi profonde et une crédibilité et une authenticité inégalées dans le choix des mots et l'expression des sentiments.”La poésie d'un détenu de guerre ou celle de l'exil est "une oeuvre de résistance motivée par la privation de la liberté". Elle est également "le seul moyen de résistance et l'unique arme du détenu", a-t-il estimé.Le spécialiste a récité, à cet égard, certains vers composés, en Nouvelle-Calédonie par des poètes algériens inconnus, ayant subi les travaux forcés et la torture et souffert de la privation et de l'humiliation. Dans ces poèmes, ces poètes expriment leur douleur et souffrance et décrivent les conditions de leur détention et les maltraitances infligées par leurs geôliers et tortionnaires.Il a, en outre, récité certains extraits du recueil du poète de la révolution, Moufdi Zakaria. Il a, par ailleurs, déploré une seule lacune dans la poésie de la détention qui souffre de la simplicité du style poétique, soulignant que cette lacune n'est pas aussi importante, car, dans cette poésie, "la créativité est le seul moyen de survie". Les travaux de la 2ème édition de l'Okadhiate d'Alger de la poésie arabe se poursuivront jusqu'au 14 mai, avec l'examen de plusieurs questions dont "la question palestinienne dans la poésie arabe", "la résistance arabe dans la poésie populaire et classique" et "les causes arabes dans la poésie arabe", outre l'organisation d'après-midi poétiques.