L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) prévoit une demande quotidienne mondiale moyenne de 86,95 millions de barils par jour pour 2008 dans son rapport mensuel publié jeudi. Cette prévision est de 0,02 million de barils inférieure à celle formulée en avril. "La demande mondiale de brut devrait croître de 1,2 million de barils par jour (mbj) en 2008 pour atteindre une moyenne de 86,95 mbj, ce qui représente une légère révision à la baisse par rapport à l'estimation du mois dernier", a indiqué l'Opep dans son rapport. Selon le cartel, la hausse de la demande viendra essentiellement de la Chine, du Moyen- Orient, de l'Inde et de l'Amérique latine, alors que la demande de brut en Amérique du Nord devrait rester stable. La demande de pétrole dans les autres pays de l'OCDE devrait reculer en raison de la faible demande de carburant pour les transports traditionnellement observée lors du deuxième trimestre. Du côté des stocks de pétrole commercial, ceux des Etats-Unis étaient toujours en avril au-dessus du niveau moyen sur cinq ans à 973 millions de barils en avril, les stocks de brut ayant même atteint leur plus haut niveau depuis juillet 2007 à 325 millions de barils. En revanche en Europe, ceux des 15 anciens Etats membres, plus la Norvège, ont reculé à 1,11 million de barils en avril, un niveau qui reste toutefois en ligne avec la moyenne sur cinq ans. La part du brut produit par les treize pays de l'Opep dans la production mondiale a atteint 36,7% en avril. Par ailleurs, L'approvisionnement en pétrole de pays non-membres de l'Opep devrait croître de 0,7 mbj en 2008, soit un peu moins que l'estimation de l'organisation dans son rapport d'avril. Les prévisions sont en léger recul pour le Mexique, la Norvège, le Royaume-Uni, le Danemark, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Brésil et la Russie. Cela devrait cependant être compensé par une hausse de l'approvisionnement de la part des producteurs en Inde, en Syrie et au Tchad, selon le rapport de mai de l'Opep. Au fil de la semaine, plusieurs signes indiquant une légère érosion de la demande ont émergé. L'affaiblissement de la demande avait déjà été pointé du doigt mardi par l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui avait nettement révisé à la baisse ses pronostics de demande pour 2008. Mercredi, le département américain de l'Energie (DoE) avait également révélé un fléchissement de la consommation américaine de produits pétroliers. "L'Indonésie a confirmé hier (jeudi, ndlr) qu'elle abandonnerait une partie des subventions sur l'essence vendue dans le pays, allongeant la liste des pays émergents qui ne peuvent plus continuer à protéger leur économie des prix internationaux du pétrole" , a par ailleurs rapporté Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix. Avec le doublement des prix du brut en un an, les subventions sur les carburants sont en effet devenues un fardeau écrasant pour les pays importateurs de brut, qui vendent l'essence à un prix plafonné mais achètent l'or noir au prix fort. Pour leur part, les prix du pétrole continuaient vendredi matin à jouer au yo-yo. Vers 10H00, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 123,75 dollars le baril, en hausse de 1,12 dollar par rapport à la clôture de jeudi soir sur l'InterContinental Exchange (ICE). A la même heure, le baril de "light sweet crude" pour livraison en juin valait 125,10 dollars, en hausse de 98 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).