Les Unions agricoles des pays du Maghreb ont plaidé, jeudi à Tunis, pour une stratégie agricole qui permette de construire un climat de confiance et de complémentarité régionale, à la lumière des expériences internationales en matière de développement de la céréaliculture et d'assurance de la sécurité alimentaire. Réunis, mercredi et jeudi, dans le cadre d'un colloque sur "la complémentarité maghrébine dans le secteur des céréales pour garantir la sécurité alimentaire", les représentants des unions professionnelles ont recommandé aussi la mise en place d'un mécanisme de financement maghrébin de la recherche scientifique dans le domaine des céréales et la création d'un réseau régional d'échange d'études et d'expertises au service du développement de l'agriculture.Les professionnels maghrébins, dont le secrétaire général de l'UNPA, Mohamed Alioui, ont prôné également le lancement de projets dans des domaines présentant un intérêt commun, telles les variétés de semences résistant à la sécheresse et à la salinité, et la présentation, aux fins de financement, de thèmes d'études en ce sens à l'Union maghrébine des agriculteurs. La création d'une banque de données au niveau de cette dernière (basée à Tunis), comportant, entre autres, un recensement des terres fertiles, des types de production, des échanges commerciaux et des spécificités des produits, qui constituerait une référence documentaire aux chercheurs et professionnels intéressés par l'agriculture maghrébine, fait également l'objet d'une recommandation du colloque.Les participants ont, en outre, appelé à tenir un séminaire sur la rationalisation de l'utilisation des fertilisants et pesticides afin de préserver l'environnement et réduire les coûts d'approvisionnement en intrants agricoles, et à dégager, à compter de 2009, un budget pour l'organisation de rencontres d'information et de sensibilisation des agriculteurs avec le concours des unions professionnelles des pays de la région. Les principaux thèmes d'étude du colloque, tenu sous l'égide de l'Union du Maghreb arabe (UMA), se sont articulés autour de la "situation du secteur céréalier et les politiques nationales afférentes", "la contribution de la recherche scientifique au développement du secteur des céréales", et "l'expérience des organisations professionnelles des pays du Maghreb dans la promotion du secteur". Le besoin stratégique d'une complémentarité maghrébine dans le secteur des céréales pour assurer l'autosuffisance de la région en produits agricoles et garantir la sécurité alimentaire de ses populations, à la lumière des bouleversements enregistrés dans le domaine sur la scène internationale, a également été souligné. Ce besoin de vision commune et d'action harmonisée dans la région, une des plus grandes consommatrices de céréales au monde, est dictée par une conjoncture défavorable ou s'entremêlent notamment une flambée des cours internationaux des produits alimentaires, céréales en particulier, une faible pluviosité, une désertification et érosion des sols et une faiblesse des rendements. En plus des avantages qu'offrent les achats groupés de céréales et intrants, l'alliance des efforts pour élever les niveaux de production et améliorer les rendements doit, selon les participants, englober aussi bien le développement de la recherche scientifique, la production des semences sélectionnées, la fertilisation des sols, la coordination des circuits commerciaux, l'encouragement des investissements, mais aussi la stimulation des producteurs.