Le volume des échanges commerciaux de l'Algérie vers les pays africains a atteint ces cinq dernières années 1,7 milliard de dollars entre exportations et importations. Les hydrocarbures accaparent la part du lion avec un volume de 750 millions de dollars en terme d'exportation, alors que les exportations hors hydrocarbures sont estimées à seulement 80 millions de dollars soit 10% du volume des exportations. Ce qui démontre clairement que l'essentiel des exportations est bien évidemment constitué d'hydrocarbures. Pour ce qui est des importations algériennes des pays africains, ces dernières concernent essentiellement le café, le thé, le cacao et le bois. Pour mieux connaître les opportunités d'investissement en Afrique et développer les échanges commerciaux avec elle, une journée d'étude a été organisée hier à la résidence Djenane El Mithek, à laquelle ont pris part le ministre du Commerce, M. El Hachemi Djaâboub, et le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel. Cette journée qui est une première du genre a pour but de donner une vision plus claire quant aux exportations et importations. Le volume d'échange de l'Algérie avec les pays africains est de 1% seulement, l'essentiel de nos transactions commerciales étant conclu avec quelques pays européens ; et pourtant ce ne sont pas les potentialités qu'offre le continent africain qui manquent, l'Afrique attirant de plus en plus d'investissements. Elle est devenue ainsi depuis quelque temps un centre d'intérêt pour les grandes puissances économiques mondiales. Les participants à cette rencontre ont mis en exergue la nécessité d'améliorer voire de renforcer le transport aérien et terrestre qui entrave le développement des échanges dans les deux sens et également la communication qui fait défaut. Les opérateurs économiques présents à cette rencontre ont sollicité les pouvoirs publics quant à un état des lieux pour identifier de près les insuffisances. Et c'est d'ailleurs face à cette situation que M. Messahel a recommandé dans son allocution " la nécessité d'asseoir la coopération entre l'Algérie et les pays africains sur une base solide" car, selon lui, "aujourd'hui, nous assistons de plus en plus à un nouveau regard sur l'Afrique qui recèle, d'un côté les ressources naturelle, et qui offre d'autre part, les opportunités d'investissement". En dépit de l'importance de la place que tient l'Algérie en Afrique au niveau politique, elle n'arrive cependant pas à ce placer économiquement, les causes selon le ministre du Commerce, sont la nature de nos investissements qui pose problème, car l'investissement algérien est destiné à la commercialisation interne, à part les hydrocarbures, la grande majorité de la production nationale est destinée à combler les marchés locaux, ce qui nécessite une orientation efficace du commerce et de l'investissement nationaux vers le Sud où les potentialités n'attendent que d'être exploitées. Le cadre juridique et réglementant nos échanges avec les pays africains, qui remonte à des dizaines d'années, doit être mis à jour quant à lui. Au total, l'Algérie a conclu des accords commerciaux avec 25 pays africains, des accords qui ne lui permettent pas encore de bénéficier de préférences tarifaires mais qui demeurent importants. Dans ce sens, d'ailleurs, le gouvernement est en train de négocier avec l'Union économique et monétaire de l'Afrique de l'Ouest (UEMOA) pour élaborer une zone de libre-échange avec les huit pays membres. Le projet est en voie de finalisation, selon M. Messahel. C'est une zone très vaste de 3,5 millions de m2 qui permettra de créer une zone de commerce éminente, et le volume du marché est estimé à 30 milliards de dollars annuellement. A noter que les produits exportés vers ces huit pays vont être exonérés de tarification douanière. L'Algérie se base sur plusieurs étapes afin de renforcer la présence des entreprises nationales au sein du marché africain ; il s'agit tout d'abord de revoir les lois et les accords commerciaux, d'essayer de conclure d'autres accords commerciaux et aussi d'inciter l'ensemble des secteurs de s'intégrer dans la démarche de développement des échanges commerciaux avec le continent africain, à l'image de la compagnie maritime Cnan et la compagnie aérienne nationale Air Algérie qui sont appelées à contribuer dans cette politique.