La Banque africaine de développement (BAD) publie, en association avec l'Organisation de coopération et de développement économique OCDE, son septième rapport annuel perspectives économiques en Afrique (PEA). Pour cette édition 2008, la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique s'est jointe à ces deux organisations. Selon le rapport, l'Afrique véhiculerait dans le bon sens parce que sa croissance est de l'ordre de 4,7% par an sur la période 1999-2007 et 5,7% en 2007. Cependant, le continent a encore besoin d'accélérer sa croissance et de la maintenir au taux de 7 à 8% pour pouvoir atteindre l'Objectif du millénaire pour le développement (OMD), consistant à réduire de moitié, d'ici 2015, la proportion des personnes vivant dans l'extrême pauvreté. " Allez ,quelques barils de plus et le PIB de l'Afrique transsaharienne qui représentait en 2005 (Rapport de PNUD) 2007-2008 moins de 1,7% de celui des pays de l'OCDE, ira beaucoup mieux ", lit-on dans le rapport. Le constat du gouffre existant entre les quelque 2% de dépenses publiques consacrées à l'éducation par beaucoup de pays africains, soit près de quatre fois moins que les pays du nord de l'Europe, incite à faire appel aux seuls sauveurs connus. D'ailleurs, à propos de profits, et selon toujours le rapport, les termes de l'échange, qui mesurent le pouvoir d'achat des produits exportés, ont continué à peser sur les pays non producteurs de pétrole ou de minerais. Les auteurs du rapport se réjouissent, par ailleurs, de constater que l'aide en faveur de l'Afrique a augmenté . Encore deux points importants , " d'une part cette augmentation inclue les annulations de dettes, qui ne constituent pas d'apports financiers pour les pays concernés, d'autre part, cette APD ne représente (source OCDE) toujours en 2007 qu'à peine 0,25% des revenus nationaux des pays donateurs " note la rapport .En ce qui concerne, l'engagement pris par ces pays dans les années 1960, le rapport note que le but était d'atteindre 0,7% de leurs richesse produite, seuls les pays du nord de l'Europe se situent à ce niveau, les États-Unis, eux, se situant en dessous de 0,2%. " Deux indices ne sont guère mis en évidence, sauf pour indiquer qu'ils se sont améliorés, celui de l'espérance de vie à la naissance et celui du taux de mortalité infantile " lit-on. Certes, l'un et l'autre sont meilleurs en 2005 qu'en 1970 .Par ailleurs, en 2005, les écarts avec les pays de l'OCDE à revenu élevé sont encore considérables , près de 30 ans pour l'espérance de vie et un taux de 5/1000 contre 108/1000 de mortalité infantile pour l'Afrique subsaharienne. Enfin, le rapport note également que le seul remède qui vaille, en la matière comme dans bien d'autres, sont les taxes globales capables de financer les biens publics dont l'absence pèse lourdement sur tous les pays du Sud, notamment l'Afrique.